Un établissement « référence » pour les porteurs de projets similaires

« Le tissu industriel à Blida est principalement agroalimentaire, générant de fait beaucoup de déchets à caractère valorisable et qui sont déversés par les générateurs eux- mêmes à la décharge.
Blida est aussi une ville très commerçante.
Les déchets générés sont collectés en mélange avec les déchets ménagers et terminent eux aussi au niveau de la décharge. »

Le constat est fait par Karim Ouamane, directeur de la déchetterie de Blida. Cet établissement de gestion des centres d’enfouissement technique de la wilaya de Blida, plus connu sous l’appellation « valordechet », est en passe de devenir un établissement référence pour les porteurs de projets similaires.

Et pour cause, ce centre qui emploie quelque 180 personnes est présent sur toute la chaîne « de collecte, tri, recyclage et valorisation de déchets » ,
comme nous le précise d’emblée M. Karim Ouamane, qui rappelle « le parcours » de son établissement en ajoutant :
« Au début de son exploitation, la déchetterie comptait comme fournisseur uniquement des industriels dont le volume d’apport est resté depuis relativement constant. A partir de septembre 2006, nous avons essayé de faire adhérer les chineurs à notre activité et suivre un peu leur impact sur nos performances.
Les résultats démontrent clairement que l’adhésion de cette frange de fournisseurs est fort intéressante pour les performances.
L’expérience montre également que déconsidérer l’apport des chineurs influe négativement sur l’activité globale.
Cela montre l’intérêt de canaliser ce secteur informel en l’intégrant comme une catégorie de fournisseurs a part entière. »

Cet ingénieur d’Etat nous fait remarquer , alors que nous visitons l’infrastructure qu’il dirige, qu’il faut nuancer entre les déchets ménagers, les déchets industriels banals et ceux du secteur de la santé appelés communément DASRI.

« Nous offrons aux industriels de la région une prestation complète leur proposant une solution adaptée pour l’évacuation des déchets des entreprises dans de bonnes conditions en mettant à leur disposition des bacs de récupérations in situ et que nous enlevons une fois pleins »,nous dira-t-il encore.

Et l’opération est rentable pour les deux partenaires « quand les déchets sont recyclables, On paie les entreprises , quand les déchets sont destinés à la destruction, ils paient ! En fait tout le monde trouve son compte ».

Les choses sont faites dans la règle de l’art puisque les bordereaux voulus pour le suivi des déchets permettent d’en connaitre l’origine.
« Tout est structuré puisque nous fonctionnons avec des conventions aussi bien avec les établissements publics que privés », dira Karim Ouamane, qui précise que tous les déchets sont récupérables à condition d’en maitriser la chaîne et le processus. « En maitrisant la chaîne, on maitrise le coût ».

La déchetterie de Blida traite quelque 7 milles tonnes de déchets par mois, près de 400 tonnes par mois ,tous types confondus, sont recyclées et valorisées .

« On peut faire beaucoup plus, c’est une question d’organisation », fait remarquer Karim Ouamane, qui, à l’occasion, met en exergue les difficultés à trouver de la main- d’œuvre qualifiée car ,dira- t-il, « quoi qu’on dise, il faut des formations spécifiques , cela devient de plus en plus technique.

Le déchet est pris en charge dans un CET où en plus du tri, il y a le recyclage, le compostage, l’enfouissement technique des déchets non dangereux et le traitement des déchets dangereux par incinération. Cela suppose la maitrise de certains paramètres techniques.

Malheureusement très souvent, les employés où les postulants à un emploi ne connaissent pas le baba de la gestion des déchets. » Et notre interlocuteur sait de quoi il parle, puisque lui-même formateur aux métiers de l’environnement.

A noter enfin que l’incinérateur utilisé pour la destruction des déchets hospitaliers est signé ECFERAL, une entreprise de chaudronnerie et de ferblanterie d’Alger, dont le siège et El Harrach.

Les machines à broyer le PET et le PEHD sont signées Halouia Moussaoui, une entreprise familiale basée à Blida.

C’est dire que les porteurs de projets similaires « valordechet » peuvent s’équiper en machines auprès des entreprises algériennes.

Par Sarah Chabi

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