Air Algérie: L’UGTA et le SPLA s’interrogent sur l’avenir de la compagnie

L ‘UGTA et le SPLA deux organisations syndicales de la compagnie nationale de navigation Air Algérie tirent la sonnette d’alarme et expriment leurs inquiétudes quand au devenir de la compagnie nationale clouée au sol depuis le début de la pandémie. La suspension du trafic aérien algérien a engendré pour Air Algérie un manque à gagner de près de 80 milliards de dinars à fin octobre 2020.

Le syndicat de l’entreprise affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) sont sortis de leur silence pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation qui prévaut dans le pavillon national.

Dans un communiqué signé conjointement et rendu public,L ‘UGTA et le SPLA s’interrogent sur l’avenir de la compagnie et crient à la concurrence déloyale qui prévaut depuis le 17 mars dernier après la fermeture du ciel et la suspension totale des vols commerciaux de et vers l’Algérie en raison de la propagation de l’épidémie de la Covid-19, mais aussi aux nouvelles décisions prises par les hautes autorités du pays pour ouvrir le secteur aux compagnies privées.

« Les syndicats se posent sérieusement la question de devenir de la compagnie devant l’absence de mesures minimales d’accompagnement du pavillon national », s’interrogent la section UGTA et le SPLA qui déplorent une situation inédite à Air Algérie.

Selon L ‘UGTA et le SPLA, « l’activité d’Air Algérie s’est limitée, au cours de ces derniers mois à la réalisation de quelques vols de rapatriements à perte, charters ainsi que le maintien de l’activité de cargo ».

Pendant ce temps, regrettent ces syndicats, « d’autres compagnies étrangères continuent à transporter régulièrement des passagers de et vers l’Algérie à des tarifs exorbitants souvent exigés en devises ».

Tout en tirant la sonnette d’alarme sur cette situation qu’ils qualifient « d’extrêmement préjudiciables pour Air Algérie sur le court terme », ils estiment que la compagnie encourt « un manque à gagner immédiat sur le moyen et long terme, avec une possible perte de clientèle ».

En se disant « surpris d’apprendre, à travers les médias, certaines décisions, dont la création de compagnies privées et le maintien de la compagnie nationale que sur le réseau international », ces syndicats plaident pour la reprise des vols internes pour sauver les meubles, à défaut, la compagnie se dirige droit vers un crash inévitable.

En ce sens, ces syndicats rappellent que « la compagnie nationale continue de verser, sur ses fonds propres les salaires, de ses 10 000 travailleurs contrairement à des compagnies major qui sont passées sans attendre à des mesures sociales douloureuses ».

« Devant cette situation qui ne peut plus durer, tout le personnel d’Air Algérie se trouve dans le désarroi total et s’inquiète profondément sur son devenir notamment devant la persistance des rumeurs allant jusqu’à sa liquidation totale », s’inquiètent les deux organisations syndicales.

Dans « l’urgence », la section UGTA et le SPLA interpellent les pouvoirs publics à réagir « en toute transparence » en permettant à la compagnie de reprendre graduellement ses activités à l’instar de ce qui se passe à travers le monde ».

Mieux, ils plaident pour la « réouverture des vols sur le réseau intérieur qui peut être bénéfique à plus d’un titre, et ce, sous réserve des décisions des pouvoirs publics ».

Du reste, à l’instar de tous les syndicats des compagnies aériennes du monde, ces deux organisations appellent le gouvernement « à envisager une réouverture des frontières», car, jugent-ils, « la situation sanitaire pouvant se maintenir dans le temps, nous pensons qu’il est opportun de se pencher sur une réouverture des frontières avec un protocole sanitaire qui garantirait un contrôle du risque d’importation du virus ».

« Nous sommes mobilisés pour construire une compagnie moderne et compétitive à tous les égards. Nous avons la prétention de pouvoir y parvenir avec la bonne volonté de tous les partenaires.» Conclue le communiqué conjointement signé par la section UGTA et le SPLA.

Y.O

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