SUNGY : «L’avenir appartient aux énergies renouvelables»

«Pour une énergie solaire accessible à tous et partout ». C’est ce désir qui a poussé Myriam Fournier Kacimi à rentrer en Algérie pour y créer en 2014 Sungy, un bureau d’études et de développement de projets d’énergie solaire.

[dropcap]U[/dropcap]ne idée qui a commencé à germer dans sa tête depuis l’année 2009. De la conception, à l’étude en passant par le financement, la prise en charge administrative jusqu’à l’étape finale de l’installation, toutes ces étapes sont assurées par «Sungy» pour fournir au client une centrale solaire.

Quelles sont les raisons qui ont pu motiver cette jeune femme dont la carrière professionnelle s’est passée essentiellement dans les banques et la finance, près de vingt ans, pour s’orienter vers une telle spécialité «C’est très simple», nous répond-elle.
«Je me suis toujours intéressée aux énergies renouvelables et au développement durable. J’ai vu comment d’autres pays utilisent cette énergie solaire qui représente une excellente alternative aux énergies classiques en termes de coûts et ne porte aucune nuisance à l’environnement. En fait, notre ambition est d’arriver à remplacer les groupes électrogènes qui fonctionnent au diesel, excessivement coûteux et polluants.
Cette alternative peut parfaitement réussir dans notre pays surtout que nous avons beaucoup de soleil et tout au long de l’année, alors je me suis dit, pourquoi ne pas mettre la finance au service du développement durable ? », nous explique cette jeune femme passionnée par le travail qu’elle accomplit avec une équipe d’ingénieurs aussi passionnés qu’elle.

«Il faut vraiment aimer ce domaine sinon le résultat de notre travail ne sera jamais à la hauteur de nos ambitions».
Les ambitions de Myriam sont aussi multiples que le sont les applications de l’énergie solaire.
Que ce soit pour les domaines de l’agriculture, l’industrie ou simplement l’usage domestique, l’énergie solaire peut répondre à toutes les demandes.
C’est pour cette raison que « Sungy » comprend, parmi ses activités, la sensibilisation du grand public à l’énergie solaire.
«Notre ambition est de très bien développer cette énergie d’abord en Algérie puis d’aller vers d’autres destinations comme la Méditerranée et l’Afrique».

Deux applications essentielles sont possibles avec cette énergie. Il s’agit de l’application thermique grâce à laquelle le chauffe-eau peut aisément fonctionner. Comment se résume cette dernière ?
«Nous avons d’abord le flux solaire qui est composé de photons et de chaleur. Ces photons vont stimuler les électrons dans un matériau qui va être chargé d’électrons positifs et négatifs. Grâce à ces électrons qui sont en fait des semi-conducteurs, il est possible d’avoir de l’eau chaude».

L’autre application, celle qui convient à tous les usages, reste l’application électrique, autrement dit celle qui fonctionne avec des panneaux photovoltaïques.
Depuis sa création en 2014, le bureau d’études ne chôme pas.
«Nous avons déjà réalisé des projets pour sites isolés à Tlemcen, nous travaillons essentiellement avec les collectivités locales, les agriculteurs, les industriels. Nous proposons de petites et grandes centrales selon l’activité et les besoins du client».
En une année d’existence, le bureau d’études n’a pas chômé.

«Le marché est énorme et les potentialités infinies. Il reste que beaucoup méconnaisse encore cette alternative.
C’est pour cette raison que la sensibilisation est très importante.
Les avantages qu’apporte l’énergie solaire sont multiples, il suffit de les connaître pour les adopter.
En même temps que la sensibilisation, nous travaillons à réaliser des projets comme la première centrale solaire de Biskra qui vendra de l’électricité à la Sonelgaz» Réussir la transition énergétique comme cela s’est déjà fait dans d’autres pays est-il possible en Algérie?
Cette question est d’autant plus opportune que nous accusons un sérieux retard.

«Oui, cette transition se fera surtout que nous disposons d’énormes potentiels.
Beaucoup de gens n’ont pas compris que si un panneau solaire coûte un peu cher, ils n’auront par la suite plus de factures à payer comme cela se fait avec l’énergie électrique», nous confirme Myriam qui croit dur comme fer que l’avenir appartient aux énergies renouvelables.

Par   Khadidja Mohamed Bouziane

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