Semences de pomme de terre : Plus d’importation à partir de 2022 !

L’Algérie n’importera plus, à partir de 2022, de semences de pomme de terre selon le programme arrêté par le groupe de valorisation des produits agricoles (GVAPRO).

C’est ce qu’a révélé, aujourd’hui, le président directeur général du groupe, Mustapha Belhanini, affirmant que le groupe travaille sur un programme de réduction progressive des quantités de semences de pomme de terre importées pour atteindre l’autosuffisance d’ici 2022.

Lors d’une conférence de presse animée au siège du groupe à Alger, M. Belhanini a souligné l’avancement des recherches dans le domaine du développement des types de semences en Algérie et la limitation de l’importation à la première génération de semences de pomme de terre qui seront développés antérieurement au niveau local.

Selon ce responsable, l’Algérie importe actuellement 20% seulement des besoins en semences de pomme de terre pour près de 80 millions d’euros/an, pour les revendre ensuite aux agriculteurs au prix de 190 dinars/kg, alors que les 80% sont couverts par la production locale au prix de 60 dinars/kg.

Les semences de pomme de terre de première et deuxième génération importées sont destinées à la production de plants de la classe Super Elite (SE) et Elite (E), développés pour d’autres dérivés, alors que la classe A destinée à la plantation directe n’est plus importée.

Selon le même responsable, il est prévu en 2020 la production de plus de 5 millions de tonnes de semences de pomme de terre de deuxième génération et 4 600 tonnes autres première génération.

Concernant les mesures d’’accréditation des laboratoires relevant du groupe, M. Belhanini a fait état de l’entame de l’opération en coordination avec l’Organisme algérien d’accréditation ( ALGERAC ).

Ainsi, les équipements et les ressources humaines du laboratoire central du groupe ont été valorisés et modernisés dans le cadre d’un programme mis en place par le ministère de l’Agriculture en 2017 pour un montant oscillant entre 30 et 35 milliards de centimes.

Par ailleurs, ce programme a donné lieu à une augmentation de la production en laboratoire de mini tubercules de 400 000 à 1,5 millions de mini tubercules, contrôlés et traités pour produire 5 types de plants naturels.

Une coordination est en cours avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l’étude de production de nouveaux types de semences permettant de maitriser davantage les mécanismes de production de la pomme de terre en assurant la disponibilité des types demandés par les transformateurs.

Dans ce cadre, le rendement a atteint 400 quintaux/hectare de plants de type G1 et l’implantation de 40 hectares de plants de type G2 dans la wilaya de Bouira et 180 hectares dans la wilaya de Tiaret qui ont donné lieu à la production de 46 000 tonnes de semences de deuxième génération en 2019.

Aussi, il est prévu la création de deux zones de plantation de semences de pomme de terre de type G2 dans la wilaya de Ghardaïa et Skikda.

A ce propos, M. Belhanini a fait état de la mise en place d’une cartographie nationale de toutes les régions concernées par la plantation des semences de pomme de terre et autres et la mise en place d’un Process de traçabilité pour connaitre les différentes évolutions qui peuvent apparaître au cours du cycle de production.

Du reste, le groupe envisage, en 2022, d’exporter 150 000 à 200 000 tonnes de semences produites localement.

Par ailleurs le groupe a mis en place un programme de développement de production BIO s’étalant sur trois  années en collaboration avec une société européenne.

Concernant la transformation, le président du Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre, Kedmani Lahcène a fait état de la coordination en cours entre les membres du conseil, les transformateurs et le ministère de l’Industrie pour arrêter la liste de tous les transformateurs, leurs capacités de production et les types de pommes de terre nécessaires à leur activité

Il s’agit également de l’organisation des relations interprofessionnelles dans le cadre d’accords garantissant les droits de chaque partie et permettant de connaitre les volumes de la demande à l’avenir.

Par ailleurs, il a indiqué que la superficie destinée à la culture de la pomme de terre a atteint, durant la saison actuelle, 160 000 hectares au niveau national.

Enfin, il a plaidé pour une prise en charge sérieuse du problème des prix afin de permettre à l’agriculteur de récupérer son investissement et d’assurer la disponibilité de ce produit à des prix abordables pour le consommateur à travers des mécanismes efficaces à même de réguler le rôle des intermédiaires et organiser leur intégration dans le circuit de la commercialisation.

Rabah Nadri

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