Secteur de l’économie : Portrait des nouveaux arrivés dans le Gouvernement.


M. ABDESLAM BOUCHOUAREB, Ministre de l’industrie et des mines :
« Tout pour l’amélioration du climat des affaires en Algérie.»

DZE20-101L’ex-ministre de l’Industrie et de la Restructuration (1996), Abdeslem Bouchouareb est de retour aux plus hautes fonctions de l’Etat après sa nomination dans le nouveau gouvernement dirigé par Abdelmalek Sellal. Et c’est avec une carte de visite des plus étoffées qu’il succède au détenteur sortant du poste, Amara Benyounès, avec, assure-t-il d’emblée, la volonté de « poursuivre les efforts afin d’assurer le développement de ce secteur stratégique pour l’économie nationale», mettant en exergue l’importance du secteur des mines désormais sous la tutelle de son département ministériel.

Parmi les priorités tracées, en plus de l’amélioration du climat des affaires en Algérie (des «mesures révolutionnaires» seront prises dans ce sens, dira-t-il), Bouchouareb assure et rassure, dans de récentes déclarations, que le nouveau programme quinquennal sera le premier à prendre en charge «les causes réelles du dysfonctionnement de l’économie algérienne».

C’est pourquoi, ajoute-t-il, tout en plaidant pour une «révision pragmatique du 51/49%», «le souci majeur est de ne plus perdre de temps pour trouver le chemin de la croissance, par la levée de toutes les contraintes qui entravent l’investissement, notamment en matière de législation et d’accès au foncier » .

Né le 3 juin 1952 à Ain Khercha, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, Abdeslam Bouchouareb, qui est détenteur de plusieurs diplômes universitaires dans les sciences médicales et humaines, a été, tour à tour, président du Conseil national économique et social (CNES), ministre de l’Industrie sous Ouyahia, fondateur et président de la première confédération patronale (CGEOA) en Algérie (1989), commissaire auprès du chef du gouvernement pour la promotion de l’emploi des jeunes (1998), et ministre délégué à l’emploi en 2000.

C’est dire que sa nomination, bien que diversement appréciée est un aboutissement logique de son parcours.


M. ABDELKADER KADI, Ministre des travaux publics :
« Impliquer tous les responsables du secteur pour la mise en oeuvre du programme du président de la République.»

Au lendemain de sa nomination, beaucoup d’observateurs ont fait le lien direct avec son passage à la tête de la wilaya de Relizane. Un mandat où il s’est distingué, reconnaissent ceux qui l’ont côtoyé ou travaillé avec lui, par une activité débordante.

DZE20-102Avec pour missions principales, la préservation de l’argent public et la bonne gouvernance, ce commis de l’Etat aime à répéter qu’il «est un Algérien tout simplement qui a fait ses études en Algérie, qui vit en Algérie, qui a travaillé durant toute sa vie en Algérie et prendra sa retraite en Algérie». En bon gestionnaire, cet architecte de formation, qui a fait ses premières classes au plus haut niveau des responsabilités en tant que DUCH d’Alger (directeur de l’urbanisme) avant d’assumer successivement les fonctions de wali délégué de Bab El Oued puis wali d’Ain Defla, aime à souligner, en tant que «travailleur dévoué», qu’il a eu à se distinguer dans nombre de missions délicates.

Une carrière où figurent, dira-t-il avec fierté, «l’aménagement du quartier de Bab el Oued, après les inondations, et l’aéroport d’Alger (en tant que directeur général de l’office des infrastructures de l’aéroport Houari Boumediene, ndlr)», le tout, insiste-t-il, «dans le cadre, bien sûr, du programme du président de la République». Des arguments convaincants qui ont dû peser dans sa récente désignation à la tête d’un département où il y a beaucoup à faire, les projets grandioses ne manquant pas, à l’exemple de l’autoroute est-ouest.

Raison pour laquelle il insistera, dans ses premières déclarations après son installation officielle en remplacement de l’ancien détenteur du portefeuille, Amar Ghoul, sur «la nécessité de poursuivre les efforts déjà consentis dans le secteur pour réaliser les objectifs escomptés et bénéficier des expériences précédentes.»

Louant les mérites de ses prédécesseurs, en rappelant notamment les «avancées réalisées par le secteur des Travaux publics durant les dernières années», c’est en fin connaisseur du secteur, de par les fonctions qu’il a déjà assumées et insistant sur «l’importance» du secteur des Travaux publics dans le développement du pays, qu’il annonce la couleur, dès la cérémonie de passation de pouvoirs, en précisant que sa politique sera «axée sur une action impliquant tous les responsables du secteur pour la mise en oeuvre du programme du président de la République.»


M. MOHAMED EL GHAZI, Ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale :
« Transparence et communication »

Ne pas perdre de temps, faire vite. Le nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, affiche les priorités de son secteur et montre à quel point la gestion des nombreux dossiers dont il hérite, ne sera pas une sinécure, l’emploi et la relation avec les citoyens figurant en tête de ses préoccupations.

DZE20-103Le successeur de Mohamed Benmerradi à ce poste sensible dit, dans ce contexte, qu’il prendra toutes les mesures à même de permettre de meilleurs services. Notamment en ce qui concerne la relation directe avec le citoyen et les nouveaux mécanismes de communication dont le rôle échoit, comme il avertira, aux différentes agences d’emploi et de sécurité sociale.
Raison pour laquelle il mettra particulièrement l’accent sur, outre l’impérative nécessité de consacrer le principe du dialogue avec les partenaires sociaux dans le cadre des lois de la République, l’importance de « la transparence »et de « la communication » pour informer le citoyen sur le travail du secteur eu égard aux « dossiers sensibles et importants » dont il est en charge.

Parmi les premières mesures importantes annoncées, il citera la mise en place d’un programme d’action portant sur des rencontres à l’effet d’écouter les propositions des uns et des autres et dégager des visions au profit des citoyens.

Mohamed El Ghazi, qui occupait précédemment le poste de ministre auprès du Premier ministre chargé de la réforme du service public, a l’intention de mener la lutte contre l’anarchie régnant dans le marché de l’emploi (il estime à ce titre que « le marché de l’emploi est pollué », ndlr), de moderniser ses services ainsi que d’améliorer ses performances et prestations en direction des demandeurs d’emploi et employeurs par l’introduction de nouveaux outils, traçant d’entrée ses priorités.

C’est, donc, en fin connaisseur des rouages de la haute administration, que l’ancien wali de Annaba, aujourd’hui âgé de 65 ans, et dont les expériences acquises au niveau successivement des wilayas de Guelma et de Constantine, devraient servir à mieux, comme il le souhaitera, appréhender le secteur et de fédérer les partenaires du secteur de l’emploi en Algérie.

La nouvelle nomenclature algérienne des métiers et de l’emploi, qui sera opérationnelle à partir du 11 juin 2014, constituera, dira-t-il, un début de réponse à toutes les préoccupations.


MMe AICHA TAGABOU, Ministre déléguée auprès du ministre du tourisme et de l’artisanat, chargée de l’artisanat :
Apte à relever le défi, et quel défi !

C’est la plus belle surprise du récent remaniement ministériel. Une nomination qui n’est pas passée inaperçue.

DZE20-104Celle qui est devenue une des plus jeunes ministres dans l’histoire de l’Algérie (elle fêtera ses 29 ans en septembre prochain, née en 1981) ayant fait ses toutes premières classes dans la Division Production du géant pétrolier algérien, Sonatrach, et donc ses preuves dans la gestion des Ressources Humaines, n’a pas tardé, depuis sa sortie de l’Université algérienne dont elle est un pur produit (elle est titulaire d’une licence en interprétariat en 2008 et d’une Post Graduation en Relations Publiques en 2010), à faire son chemin et se voit ainsi confier une lourde responsabilité, épauler le N°1 du secteur, Mme Zerhouni qui, dans ce sens, n’a pas manqué d’appeler à «une action coordonnée au service du tourisme et du secteur de l’industrie artisanale», supervisée par ses soins.

Comme elle sait aussi qu’elle trouvera tout l’appui possible, Mme Zerhouni souligne également sa totale disposition à «coopérer avec elle pour la promotion de cette industrie considérée comme un des piliers essentiels de la relance du tourisme algérien et la réalisation du développement économique».

Cette enfant du Sud algérien, originaire de Tamanrasset, avec tout ce que la région suggère comme invite permanente au tourisme car, considérée à juste titre, notamment pour ses sites naturels féeriques attirant des centaines étrangers par an, comme une des plaques tournantes du secteur dans notre pays, saura sûrement apporter sa contribution à la relance et au développement de l’industrie artisanale en comptant sur les richesses séculaires du pays en la matière.

La jeunesse et la connaissance du terrain devront peser dans la réussite d’une responsabilité qu’elle sait, pas de tout repos. Qu’elle se montre prête à relever, ne serait-ce que pour avoir accepté de relever le défi. Et quel défi !


MMe NOURIA YAMINA ZERHOUNI, Ministre du tourisme et de l’artisanat :
« Aller vers des solutions idoines à même d’impulser le secteur »

Elle a annoncé la couleur de ce que sera sa mission, dès la cérémonie de passation de fonctions, quand elle soulignera ne «ménager aucun effort pour redresser ce secteur vital et important en remédiant aux insuffisances».

DZE20-105Ceci pour rappeler la difficulté de la tâche qui l’attend à la tête d’un département où il y a encore beaucoup à faire, une mission pas de tout repos qu’elle veut mener à bien en tirant, dit-elle, profit de sa longue expérience lors de ses différents mandats, tout aussi difficiles, qui l’ont vu présider aux destinées de trois wilayas côtières, et pas des moindres, que sont Tipasa, Ain Temouchent et Mostaganem considérées, par les spécialistes du secteur, comme de véritables vitrines du pays dans le domaine.

Cette énarque (diplômée de l’Ecole Nationale d’Administration, ENA en 1979), qui compte à son actif divers postes de responsabilités, est sur tous les fronts depuis sa nomination à la tête de la Wilaya de Tipasa (une véritable première à l’époque en Algérie), poste qu’elle occupera durant cinq années avant d’aller exercer ses talents de gestionnaire successivement à Mostaganem pour six années (2004- 2010) et enfin, Ain Témouchent (2010-2014), avant d’intégrer l’exécutif à la faveur du dernier remaniement ministériel.

Une expérience de près de 15 ans dans la gestion des affaires de l’Etat qui lui permet aujourd’hui de dire sa conviction que «malgré les insuffisances enregistrées dans le domaine du tourisme», sa parfaite «connaissance des projets réalisés jusque-là», elle est «en mesure, une fois la concertation avec les cadres terminée et les priorités définies, d’ «aller vers des solutions idoines à même d’impulser le secteur et de relever tous les défis auxquels il fait face», non sans avertir que le plus dur va commencer.


M. MOHAMED DJELLAB, Ministre des finances :
« Se donner les moyens pour moderniser le système bancaire et financier de l’Algérie »

DZE20-106Précédemment Président-directeur général du Crédit populaire d’Algérie à l’époque de Mourad Medelci, il remplacera El Hachemi Meghaoui qui a longtemps dirigé la banque et dont il était pratiquement le second en assurant, en tant que directeur général adjoint du CPA, la direction générale de l’exploitation, Mohamed Djellab, qui succède à la tête du département des Finances à Karim Djoudi, s’est notamment distingué lorsqu’il avait été désigné par la Banque d’Algérie comme administrateur provisoire de la Banque El Khalifa, en faillite, avant de céder le témoin au liquidateur.

Son ambition en tant que nouveau premier argentier du pays ? Mener à bon port les efforts déjà consentis dans le secteur et ouvrir de nouveaux chantiers de réformes et de modernisation au triple plan financier, bancaire et fiscal qui, rappellera-t-il constituent des «priorités» pour les autorités publiques. «Modernisation du système financier adossée à une réforme budgétaire afin de s’inscrire dans une politique fiscale plus adaptée et plus accessible en Algérie », seront les axes stratégiques de développement dans le domaine, assure-t-il en expliquant la démarche par les retards accumulés dans le domaine.

Bardé de diplômes (1er Préliminaire d’Expertise Comptable – Université d’Alger en1975, Certificat IDE de la Banque Mondiale en 1976 et Certificat de la Banque Mondiale en 1979, entre autres) et ayant eu à démontrer ses compétences en la matière à divers postes de responsabilités, dont les fonctions de Ministre délégué auprès du Ministre des finances, chargé du Budget, cet ancien formateur dans les métiers bancaires a dès ses premières sorties médiatiques, mis en avant «l’objectif de l’Etat, à travers cette action de modernisation, d’arriver à une politique fiscale plus adaptée et accessible mais aussi qui contribue à la lutte contre la fraude fiscale», non sans rappeler la «volonté» d’aller à une meilleure rationalisation des dépenses publiques tout en assurant un développement durable du pays.»


M. HADJI BABA AMMI, Ministre délégué chargé du budget et de la prospective :
Une longue expérience africaine au service de l’Algérie.

DZE20-107Du côté du ministère des Finances et le nouveau propriétaire du portefeuille en tête, on doit assurément se réjouir de l’arrivée d’un tel renfort en raison de son C.V qui ne laisse aucun doute quant à ses compétences en la matière et de l’apport attendu de Hadj Baba Ammi, en N°1 de la délégation du budget et de la prospective. Et c’est tout naturellement qu’il se retrouve à ce poste sensible de premier assistant, ou bras droit, voire d’homme de confiance de M. Djellab pour une collaboration vouée, prédit-on, au succès, en raison des défis qui attendent ce tandem dans le secteur financier et bancaire.

Avec ses grandes connaissances des questions et défis auxquels font face l’Algérie et tout le continent africain comme le financement des infrastructures, les partenariats public-privé et l’intégration économique régionale, la planification du développement industriel et la modernisation du système bancaire, M. Baba Ammi, Ingénieur économiste, diplômé de l’Ecole nationale polytechnique d’Algérie, est, comme le souligne son riche C.V, le profil idéal pour une mission où l’on attend de lui de se mettre au service de son pays au plus haut niveau des responsabilités après l’avoir représenté (en plus de la Guinée Bissau et de Madagascar) auprès de la Banque africaine de développement (BAD), un organisme multilatéral dont l’objectif est de contribuer au développement économique et au progrès social des Etats membres régionaux.

Il jouera, par ailleurs, un rôle important en donnant une orientation stratégique et opérationnelle au Trésor Public, alors même qu’il assurait diverses autres fonctions dont celles de membre du conseil d’administration de la Banque d’Algérie, membre du conseil de la monnaie et du crédit et président du conseil d’administration de la Banque algérienne du Commerce extérieur Zurich (Suisse), en tant que directeur général du Trésor Public algérien entre mai 2005 et juin 2013.

Parmi les autres postes occupés, on retient celui de président de la commission de supervision des assurances et membre du conseil d’administration de Sonatrach et d’Air Algérie.

Il vient de représenter l’Algérie à la 49ème assemblée annuelle du groupe de la Banque africaine de développement BAD, abritée par le Rwanda du 19 au 23 mai. Lors de la réunion, regroupant environ 3.000 participants, des gouverneurs de banques, des experts, des universitaires, des hommes d’affaires, la société civile et les médias, ont discuté d’un vaste éventail de questions liées à l’avenir de l’Afrique et au développement économique des pays membres.


M. AMARA BENYOUNÈS, Ministre du commerce :
« La priorité absolue est d’accéder à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) »

Amara Benyounès n’a pas mis longtemps pour révéler sa feuille de route et la mission qu’il compte mener à bien: faire accéder l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en s’expliquant, dès son installation à la tête du ministère du Commerce en remplacement de M. Benbada, en ces termes : «La mission fondamentale, essentielle, prioritaire que m’a fixée le président de la République est l’accès à l’OMC. La priorité absolue est d’accéder à cette organisation internationale».

DZE20-108Un dossier (adhésion de l’Algérie à l’OMC), déjà vieux de près de deux décennies, il a débuté en 1987 et n’a pas abouti à ce jour. 12 rounds de négociations multilatérales ont été menées durant lesquelles 1 933 questions, liées essentiellement au système économique du pays, ont été discutées et il faut le fermer au plus vite pour passer à d’autres cas. M. Benyounes s’engage à «trouver un moyen d’accélérer le processus, continuer ce qui a été fait» tout en insistant que son département veillera à «poursuivre l’effort engagé ; l’essentiel, soulignera-t-il, étant que les objectifs soient absolument les mêmes».

Licencié en es-sciences économiques (option économie financière) à l’université d’Alger en 1983, puis diplômé de 3e cycle en économie internationale et développement à l’université Paris I (Panthéon Sorbonne) en 1986, Benyounes ira, une fois dans la vie active, d’abord faire ses classes au niveau du ministère de la Santé successivement en tant qu’administrateur, chargé de mission, puis conseiller du secrétaire général chargé du suivi des dossiers des transferts pour soins à l’étranger et celui du médicament, avant d’être promu premier responsable du département de la Santé et de la Population (1999), puis des Travaux publics (2000), de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville (2012) et du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement (2013).

Il a été chargé par le président de la République à participer aux travaux du premier forum économique et de coopération arabe avec les pays d’Asie centrale et l’Azerbaïdjan qui s’est tenu dans la capitale saoudienne Riad du 13 au 15 du mois de mai.

Par Rabah MAZIGH

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