Gouvernement: Lakhdar Rekhroukh et Ali Aoun intègrent l’équipe Benabderrahmane

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé aujourd’hui à un remaniement ministériel, annoncé déjà depuis quelques jours. Cinq nouveaux ministres rejoignent le gouvernement que conduit le Premier ministre, Aimene Benabderrahmane.

Brahim Merad, occupant jusque-là le poste de Médiateur de la République, est à la tête du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, en remplacement de Kamel Beldjoud chargé désormais de diriger le secteur des Transports. Son prédécesseur, Abdallah Moundji, se voit confier le poste de Secrétaire général de la présidence de la République, en remplacement de Mohamed El Amine Messaid, décédé en août dernier.

Le P-dg du groupe Cosider, Lakhdar Rekhroukh également président de l’Union nationale des entreprises publiques (UNEP) est nommé à la tête du tout nouveau Ministère des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base». Un « grand » ministère regroupant les deux départements des Travaux publics et des Ressources en eau.

L’ancien P-dg du groupe pharmaceutique «Saidal», Ali Aoun, installé en mars dernier à la tête de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) intègre le gouvernement en tant que ministre de l’Industrie pharmaceutique.

Au ministère de la Santé, Abderrahmane Benbouzid quitte gouvernement pour «d’autres fonctions». Il est remplacé par Abdelhak Saihi qui  occupait le poste de Secrétaire général à ce même département ministériel.

Kamel Bidari, jusque-là recteur de l’université de M’Sila, arrive à la tête du département de l’Enseignement supérieur.

Autre changement dans le gouvernement, Yacine Oualid, est promu au rang de ministre, s’occupant à la fois des Startups et des Micro-entreprises. De même, Mme Samia  Moualfi est désormais ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables.

Cosider, leader en Algérie et troisième en Afrique

Dans le nouveau gouvernement, ce sont particulièrement deux noms qui attirent l’attention : Lakhdar Rekhroukh et Ali Aoun. Les deux noms sont associés à deux grandes entreprises publiques : Cosider et Saidal.

Cosider est un groupe qui s’est grandement distingué au niveau national mais aussi international dans les travaux publics, avant que son activité ne s’élargisse à d’autres secteurs. C’est le troisième en Afrique en termes de chiffres d’affaires. Il dispose de plusieurs filiales et emploie plus de 40 000 travailleurs.

En décembre dernier, Lakhdar Rakhroukh, en sa qualité de P-dg de Cosider, a reçu la médaille de l’Ordre de mérite «Achir» des mains du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Il a été récompensé pour «ses efforts ayant permis au groupe public de devenir leader en Algérie et troisième en Afrique».

Si le P-dg de Cosider se voit confier également la charge de la gestion du secteur de l’hydraulique, c’est parce que le groupe s’est aussi spécialisé dans ce domaine. Cosider canalisation fait partie des entreprises chargées de la réalisation des cinq stations de dessalement de l’eau de mer.

A ne pas manquer de rappeler que Cosider est aussi chargé de participer à la réalisation de quelques projets de la compagnie pétrolière Sonatrach. Récemment, Cosider a décroché un contrat de 16 milliards de dinars avec Sonatrach.

Faire de Saidal un laboratoire de niveau international (Ali Aoun)

Quant à Ali Aoun, nommé en mars dernier au poste de directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), ce dernier revient de loin. Après avoir fait de Saidal un géant de l’industrie pharmaceutique en Algérie, alors qu’il a avait été chargé initialement (1995) de mettre l’entreprise en liquidation parce qu’étant «à l’agonie», son engagement pour le développement de la production nationale lui a attiré des hostilités. Les lobbies du médicament lui ont déclaré une guerre féroce jusqu’à lui porter grand préjudice et l’éliminer de l’entreprise qu’il a fait grandir lui-même. C’était en 2008.

Après plusieurs années d’absence, le président Tebboune le nomme  à la tête de la PCH. Une réhabilitation qui devient totale, aujourd’hui, avec son installation à la tête du département de l’Industrie pharmaceutique. Un domaine dont il connaît tous les secrets mais aussi les manœuvres malsaines des lobbies, s’exposant, ainsi, encore une fois, aux attaques des ennemis de toujours.  

Fort de son expérience et sa parfaite connaissance du monde du médicament, Ali Aoun est d’autant plus confiant, car jouissant du soutien des hautes autorités publiques.  Dans un entretien à notre confrère «L’Expression» publié en juin dernier, M. Aoun, alors DG de la PCH, a déclaré : «Je suis très optimiste car il y a une volonté politique manifestée à plusieurs reprises et de manière franche par les hautes autorités du pays à leur tête le président de la République. Je le dis sincèrement que si du temps de Saidal, on avait cet appui politique dont on bénéficie aujourd’hui le secteur, on aurait fait de Saidal un laboratoire de niveau international».

Karima Mokrani

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