Premières récoltes de la tomate bio, séchée à Skikda

Les premières récoltes de la tomate cultivée biologiquement, que l’on estime entre 25 à 40 000 tonnes de tomate, pour une superficie d’1 hectare sont prévues pour ce samedi 8 juillet, apprend-on auprès de Tabbouche Mohammed, président de l’Association Bariq 21 pour la promotion des énergies renouvelables et du développement durable de la wilaya de Skikda.

« Avant la récolte, il sera procédé au séchage de la tomate, ce qui est une première en Algérie, puis à son tranchage pour sa mise en bocal avec un peu d’huile d’olive» a indiqué notre interlocuteur avant de préciser que  « le projet de culture bio de la tomate séchée, a été lancé  il y a de cela six mois dans la région de Guerbes dans  la commune de Djendel-Mohamed Saadi, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la wilaya de Skikda».

Pour rappel, le projet initié par l’Association Bariq 21, a été financé par le programme des Nations-Unis pour le développement (Pnud) à hauteur de 2,2 millions de dinars, décaissés via le Programme de micro-financement et du Global environnement facility (PMF/GEF) par Small Grants Programme (SGP) Algéria.

Il s’est vu affecter une assiette des pâturages vierges de la zone humide de Sanhadja-Guerbes d’une superficie de 1 hectare, propriété d’un agriculteur qui a contribué ainsi à la concrétisation du  projet. Le financement, faut-il le rappeler, a permis l’acquisition de la trancheuse automatique de tomate, de la pompe électrique solaire, et de supports métalliques et des filets.

Les autres parties prenantes à ce projet sont : la société Etudes et Réalisations en Energies renouvelables (ER2) filiale de Centre de développement des énergies renouvelables (Cder), la wilaya de Skikda, représentée notamment par l’Université 20-Aout-1955, la Direction de l’environnement et la Chambre de commerce et d’industrie Saf-Saf (Ccis), ainsi que l’APC de Ben Azzouz.

Les participants à la mise en œuvre de ce programme hautement stratégique pour la région, quant à eux, sont des élus communaux de Ben Azzouz, des bénévoles et une famille d’agriculteurs de la région de Guerbes, 10 universitaires de l’Institut de l’agronomie et de l’Institut des sciences biologiques de l’Université de 20-aout-1955 Skikda, et les membres de l’association Bariq21.

 Objectif : valorisation de la culture bio de la tomate séchée

« La tomate sera, désormais, ciblée par une culture plus encadrée. Auparavant celle-ci était soumise régulièrement aux agressions humaines,  particulièrement via plusieurs actes, notamment l’usage abusif des engrais et des pesticides, qui s’infiltraient dans le sol en polluant les nappes phréatiques de la région, l’exploitation des étangs dans l’irrigation, la déforestation et autres atteintes  à l’environnement » explique Tabbouche Mohammed.

Hermouche Lamine,  chargé du suivi du projet auprès de Bariq 21,  nous a indiqué, lors de notre visite sur les lieux, que le remplacement des pesticides et des engrais se fait par le compost à base de déchets organiques bestiaux et végétaux, récupérés sur le marché des légumes de la région et aussi au niveau de la cité universitaire d’Azzaba.

Le président de l’Association Bariq 21 nous a également précisé que « la démarche est de céder la tomate, dans une première étape, à titre pédagogique, notamment au niveau des établissements hôteliers de la wilaya pour ensuite encourager le fellah à l’écouler sur le marché local et pourquoi pas à l’exporter vers des niches à l’international, sachant que les produits bio sont très demandés par les pays de la rive Nord ».

Concluant : « Les producteurs de cette exploitation deviendront financièrement autosuffisants et réaliseront des économies substantiels, par la récupération gratuite du compost naturel abondamment disponibles dans la région, mais aussi d’une partie importante de l’électricité destinée à l’alimentation des installations électriques provenant des panneaux solaires photovoltaïques implantés sur les toitures des bâtisses de la ferme, ce qui va faire baisser le prix du produit final »

10 000 ménages touchés

Selon les prévisions, le projet aura, à terme, à impacter le cadre de vie de 10 000 ménages que compte cette localité à vocation agro-pastorale et touristique, à dynamiser un secteur commercial, à inculquer la culture bio à d’autres agriculteurs encadrés par les initiateurs de ce projet qui ont opté pour le séchage de la tomate au soleil.

Zaid Zoheir

 

 

 

 

 

 

 

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