Ouardia Bouzidi, la fromagère de Béni Mendes aspire à créer son entreprise

Le projet est là, bien muri, bien avancé. Assidue, Ouardia Bouzidi, la trentaine consommée, s’affaire à emboiter les idées et les démarches pour créer à Beni Mendes, dans la région de Boghni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, son entreprise de fabrication artisanale de fromages de chèvre qu’elle espère, un jour, labéliser.

En attendant, Ouardia Bouzidi, une mère de famille, qui ne se départit pas de son sourire, continue à travailler chez elle, en famille, pour répondre à la demande d’une clientèle qu’elle a su constituer et garder au fil des foires et salons auxquels elle a participé.

Des évènements économiques que Ouardia Bouzidi est allée découvrir et adopter sur conseil d’un expert vétérinaire de la Chambre de l’agriculture de Tizi Ouzou. « C’est là que j’ai rencontré M. Driss auquel je tiens à rendre hommage parce qu’il a fait sortir les fromages de ma cuisine en me suggérant d’aller les faire découvrir aux gens en participant à une petite foire des produits du terroir dans la ferme agricole de Zeralda, à Alger, » confie la fromagère que nous sommes allées rencontrer chez elle à Beni-Mendes, un endroit où il fait bon vivre et où elle compte installer son entreprise.  

Son passage à la ferme agricole de Zeralda, Ouardia Bouzidi en garde un bon souvenir car il lui a permis de participer à d’autres foires et salons, notamment au Salon national des fromages qui s’est déroulé à la Safex, où elle aura d’énormes opportunités. « J’ai compris que mes fromages à base de lait de chèvre avaient des adeptes, la demande se faisait grandissante et renforçait ma conviction qu’il fallait que je crée une entreprise pour pouvoir répondre à la demande. J’ai alors décidé de rejoindre l’Association des produits du terroir pour mieux appréhender les difficultés auxquelles je suis confrontée aujourd’hui pour la création de mon entreprise. »

Et ce n’est pas tant les démarches administratives, ni le financement qui freinent son élan. Pour Ouardia Bouzidi, le grand problème vient de l’indisponibilité de l’équipement adéquat pour fabriquer en quantité, de façon artisanale, ses fromages. « C’est vraiment un réel problème pour moi, je veux augmenter ma production, répondre dans les temps, en quantité et en qualité à la demande de plus en plus croissante, mais je ne puis le faire faute de matériel pour la fabrication de mon fromage, » regrette notre hôtesse qui met en exergue un autre souci, gérable celui-ci, le manque de lait de chèvres dans sa région.

« Je travaille avec les éleveurs de la région, mais les quantités sont minimes du fait que les chèvres d’ci ne sont pas des chèvres laitières, je vais donc jusqu’à Tikjda pour la collecte, j’arrive à avoir jusqu’à 300 litres tous les deux jours, ce qui est conséquent » précise Ouardia Bouzidi qui frappe ses produits de la marque du Djurdjura, elle le fait dans la perspective de se faire labéliser produit du terroir. « C’est une démarche un peu lourde car il faut répondre à beaucoup de critères, mais c’est faisable à moyen terme » affirme la fromagère qui indique qu’elle s’est dotée de l’agrément sanitaire nécessaire, tout comme les éleveurs chez lesquels elle se fournit.

En attendant que son entreprise ait son label, la mère de famille continue à travailler chez elle, là où elle a commencé il y a une dizaine d’années. « Je faisais des fromages pour ma famille et mes amis. Un jour, j’ai entendu à la radio locale qu’une association offrait des formations à la femme rurale dans plusieurs secteurs, j’y suis allée puisque la formation, de 5 jours seulement, se déroulait dans mon village. Elle a porté sur le marketing de marché, la gestion, la pâte d’olive…»

Depuis, de formation en formation, elle s’inscrit dans un centre pour y décrocher le diplôme nécessaire pour la concrétisation de son produit. Des formations qui lui ont été bien utiles puisque Ouardia Bouzidi est aujourd’hui formatrice.

Sarah Chabi           

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