Métro d’Alger: 13 milliards DA de pertes depuis mars 2020

L’entreprise du métro d’Alger (EMA) enregistre une perte de 13 milliards de dinars depuis mars 2020, date de la suspension de ses services en raison de la Covid-19, a révélé, mercredi 23 décembre 2020, Ali Arezki, le directeur de l’EMA, lors d’une séance d’audition organisée par la commission des Transports et des Télécommunications de l’APN.

«Nous avons été lourdement impactés sur le plan financier par la situation sanitaire causée par la Covid-19. Nous sommes à l’arrêt depuis le 13 mars 2020 et nos pertes sont estimées à plus de 13 milliards de dinars» a-t-il dit. Les trois modes de transport (métro, tramway et téléphériques) sont concernés par cet arrêt brutal et qui dure encore.

Le tramway a repris le 17 juin 2020, avec une capacité réduite de 50%. Quant au métro, rien n’est encore décidé. Ni le DG de l’EMA ni le ministre des Transports, Lazhar Hani, ne peuvent avancer une quelconque date, considérant que la relance de l’activité du métro est tributaire de l’évolution de la pandémie du nouveau Coronavirus.

La situation est d’autant plus inquiétante, selon le premier responsable de l’EMA, que la nature même de ce transport impose des travaux de maintenance en continu même lorsque l’activité est à l’arrêt. Ce qui induit des dépenses que l’entreprise supporte difficilement. «Actuellement, la situation financière est très déficitaire. Malgré l’arrêt de l’activité de transport des voyageurs, nous continuons de faire le roulage quotidien des rames. Cela génère beaucoup de charges et de déplacements».

Il n’empêche que les travaux d’extension du réseau se poursuivent, notamment la ligne El Harrach-centre vers l’aéroport Houari Boumediène. Lors d’une récente visite sur le terrain, effectuée dernièrement par le premier responsable du secteur des Transports, Lazhar Hani, les responsables de ce projet d’extension de la ligne du métro ont assuré que les travaux avancent malgré les contraintes liées à la pandémie.

Ils ont même évoqué une accélération de l’opération de forage à la faveur de l’utilisation par Cosider du tunnelier, acquis par cette entreprise. Un tunnelier de 104 mètres de longueur et 10 mètres de diamètre.

A souligner que tout cela coincide avec la fin du contrat liant l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) à son partenaire RATP-El Djazair, filiale de la compagnie française RATP-Développement.

Il a pris fin officiellement le 31 octobre 2020 et il ne sera pas renouvelé. Dès lors, la gestion du métro d’Alger est confiée à une entreprise à 100% algérienne, filiale de l’EMA.

C’est la partie algérienne qui refuse de reconduire le contrat, considérant que les neuf années passées avec le partenaire étranger étaient largement suffisantes pour le transfert du savoir-faire et la maitrise des équipements au profit des techniciens algériens. En pleine crise sanitaire, conjuguée à une autre économique, provoquée par la chute des prix du pétrole et une baisse inquiétante des réserves de change, l’Algérie ne pourrait se permettre d’autres partenariats de cette taille.

S. H.

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