L’immobilier surfe sur le net

Le marché de l’immobilier en Algérie n’est pas épargné par la vague Internet qui vient bousculer un ordre établi que d’aucuns ont cru immuable, et bouleverser bien des habitudes ancrées dans un marché où l’informel a pignon sur rue et où les traditionnelles agences ouvraient boutique et attendaient le client.

Car c’est la génération 2.0, qui représente plus de 50 % de la population, qui est maintenant en passe d’adopter un nouveau modèle de consommation de services.

Alors de nouvelles méthodes s’imposent auprès des professionnels de l’immobilier. Si le fonctionnement de l’agence traditionnelle a encore droit de cité (pour combien de temps encore?),
le «online» gagne du terrain. Avoir un site Internet fonctionnel est un minimum.

Toute information supplémentaire est un plus apprécié.
Bref, l’idée est de faire gagner du temps et d’assurer une première impression sur un bien en quelques clics.
Plus question, non plus, de courir aux quatre coins de la ville pour se dépêcher de visiter un bien.

Les agences immobilières l’ont-elles bien compris ?
Font-elles suffisamment d’efforts pour s’adapter ?

Une incursion dans le net dédié à l’immobilier pour se rendre compte que, déjà, on dénombre plus d’une dizaine de portails proposant des services immobiliers dont près de la moitié sont des sites d’annonces généralistes où se côtoient immobilier, emploi, automobile, etc. (oued kniss.com, annonces.dz, affaires.dz, dlalaonline, …) et des sites spécialisés dans l’immobilier à l’image de lamudi , l’hebdodel’immobilier, lkeria, immo213, dzimmo ou encore darjadida.com.

Il faut reconnaître que des choses sont faites mais qu’il reste encore beaucoup d’efforts à faire pour offrir des sites réactifs, esthétiques à l’ergonomie étudiée et professionnaliser leur gestion.

Beaucoup se contentent de reprendre telles quelles les annonces collectées sur les sites propres à des agences immobilières ou alors d’offrir juste l’espace aux particuliers pour y déposer des annonces sans prendre le soin d’en vérifier la fiabilité, le style, l’orthographe et les chiffres affichés.

Il n’est pas rare de tomber sur des F3 dans des quartiers populaires à plusieurs centaines de milliards de dinars. C’est dire qu’aucun effort n’est fait pour donner la bonne information.

Les agences immobilières ont compris elles-aussi et se sont, pour la plupart, dotées de sites propres et qui sont à leur tour très peu professionnels dans la mesure où les informations sur les biens proposés restent squelettiques, sommaires et très peu actualisées.

Des sites gérés par des professionnels avec de belles photos professionnelles seront davantage appréciés surtout s’ils présentent l’état exacte du bien et son environnement de façon exhaustive (localisation exacte du bien, moyens de transport, équipements publics, commodités, visites virtuelles, informations utiles, etc.)

Bref, en quelques clics, un client potentiel sélectionne un bien, il est averti par une alerte email à laquelle il s’est préalablement inscrit dès qu’un nouveau bien correspondant à ses critères est référencé.

Désormais, les agences immobilières doivent choisir entre s’adapter ou disparaître car la toile offre des possibilités de transactions illimitées entre particuliers, à titre d’exemple plus de 48 % des transactions en France se font entre particuliers sur le net.

Un acquéreur potentiel aujourd’hui n’est plus isolé… C’est l’un des principaux changements de ces dernières années sur le marché de l’immobilier et sur le reste d’ailleurs. Il peut facilement comparer, connaître le quartier, le type de bien qu’il souhaite acheter ou louer et à quel prix ? L’acquéreur potentiel n’est plus isolé car il appartient à une communauté sur un réseau social et peut y échanger les informations. Il sera donc très exigeant puisqu’il n’aura que l’embarras du choix.

L’immobilier de demain sera connecté, interactif et hyper présent.
On n’arrête pas le progrès.

Par   Rabah Nadri

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