L’entrepreneur algérien ne donne pas d’importance aux investissements matériels.




[highlight color=”DZE”] Vous avez évoqué la carence en acquisition de technologie, qu’est ce qui vous a amené à ce constat ?  [/highlight]

Nos données collectées et les résultats de traitement statistique montrent qu’ il existe une carence en rendement des équipements et acquisition de la technologie.
Vous pouvez consulter les résultats de cette recherche dans le Tableau 4.29 ou voir la Figure ci-dessus, rendement et modernisation de l’équipement « RDMODREQ » et acquisition de nouvelles technologies « ACQTECHN » sont significatifs, mais dans le sens négatif.
C’est là où réside la carence de ces ressources matérielles.

Pour les ressources matérielles, dans la mise à niveau, pour l’acquisition de la nouvelle technologie, compte tenu de la jeunesse et de la petitesse de l’entreprise répondante, ces entreprises ne font pas l’activité de la recherche et développement dans l’entreprise.
L’entreprise algérienne n’est pas arrivée à un stade pour développer sa propre technologie, faute de l’absence de cette culture et de faible lien entre l’entreprise, le monde de l’université et les instituts de recherche. Même si la technologie s’achète, il se pose le problème de la maitrise de cette technologie.
Une technologie qui pourrait être utilisée demande des ressources humaines bien qualifiées et une bonne formation du personnel de l’entreprise à utiliser cette technologie. Oui, la technologie s’achète, mais à quel prix.
Ce ne sont pas toutes les entreprises algériennes qui possèdent la capacité d’en acheter. En outre, si la main-d’oeuvre est formée sur cette technologie, il se pose le problème de la rétention du personnel formé, et ce selon les déclarations d’un gestionnaire d’entreprise algérienne.

Pour la modernisation de l’équipement, il n’est pas nécessaire d’avoir des équipements élaborés.
Le programme de mise à niveau en Algérie finance de 10% à 15% pour l’achat d’équipements.
Si les chefs d’entreprise achètent de nouveaux équipements, le problème d’exploitation de ces machines par des agents qui n’ont pas les compétences nécessaires se pose cruellement.
De même, l’achat des machines avec une technologie bien avancée n’est pas adapté à un environnement professionnel bien élaboré.
Par ailleurs, l’achat des équipements utilisés pose le problème de la maintenance dans ces deux aspects : préventif et curatif. De plus, comme les entrepreneurs algériens ne craignent pas la qualité du produit, il n’est pas nécessaire d’acheter carrément des nouveaux équipements.


[highlight color=”DZE”] Pouvez-vous nous résumer, très brièvement, ce qui vous a le plus marqué dans les réponses des entreprises auditées ?  [/highlight]

De notre administration de sondage en hiver 2013, 1014 entreprises ont accepté de répondre à notre questionnaire. En plus, nous avons réussi à interroger quelques entreprises par des entrevues semi-structurées.
Les 1014 PME confirment statistiquement que le programme de mise à niveau améliore la performance de l’entreprise, toutefois les entreprises interrogées par des entrevues disaient que le programme de mises à niveau est une sorte de gaspillage d’argent et n’a aucun effet sur la performance de l’entreprise.
Ces 1014 entreprises confirment que l’environnement est compétitif et la PME algérienne peut naviguer sur les mers houleuses de son environnement afin de se procurer des ressources disponibles dans le marché.

De même, nous avons constaté qu’à la fois les entreprises interrogées et les associations professionnelles comme le Forum des chefs d’entreprises et le Confédération de patronat algérien se plaignent de la non-convivialité de l’environnement de l’entreprise.
Personnellement, je ne suis pas contre les PME qui se montrent insatisfaites des efforts des autorités publiques ni j’ignore les initiatives et la conscience des autorités publiques de l’importance du secteur de la PME pour l’économie algérienne, mais j’insiste toujours d’avoir une bonne volonté à la fois auprès des chefs d’entreprises et qu’auprès des pouvoirs publiques de bien vouloir développer ce secteur et d’amener la compétitivité de l’entreprise algérienne à l’échelle internationale afin de substituer à l’économie de rente et d’encourager plus les activités d’exportation hors pétrole.
Par ailleurs, je suis très satisfait par le taux de croissance du secteur de la PME qui avoisine les 10 % annuellement, et ce, bien qu’il soit non comparable au moins avec nos voisins du Maghreb arabe.

Entretien réalisé par   Sarah Chabi

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