L’entrepreneur algérien ne donne pas d’importance aux investissements matériels.




[highlight color=”DZE”] Dans votre recherche, vous préconisez de faciliter le financement de la PME, par la création des banques et des méthodes de financement innovantes spécifiquement pour la PME, la création des sociétés de capitalrisque, de crédit-bail et de consolider les activités de la bourse d’Alger. Pouvez nous en dire plus ? [/highlight]

Également, référez-vous plus au Tableau 4.29, la mise à niveau a abouti à une dévalorisation de la gestion des finances, les questions financières n’ont pas d’importance chez l’entrepreneur algérien.
Dans les financements, la PME algérienne ne compte pas sur les banques, car le système bancaire n’est pas développé ainsi que le marché boursier.
Dans les financements de la PME algérienne, l’entrepreneur compte sur son réseau informel.
Ce fait s’explique également dans le cas de Kirghizistan, Yalcin et Kapu (2008) expliquent que les entrepreneurs dépendent de leurs membres de famille ou des amis en tant que sources de financement.

Cette situation peut s’expliquer aussi par un système bancaire et financier très peu développé. Dans ce cas, les entrepreneurs n’ont pas beaucoup d’options pour trouver les capitaux dont ils ont besoin, sauf de compter sur des amis et des parents.
Ainsi, bien que les gouvernements aient créé des programmes de soutien et qu’ils exercent des pressions sur les institutions financières afin de faciliter les prêts bancaires, l’accès des PME au financement externe constitue un problème chronique, selon Van Pham et St-Pierre (2009).

Pour le cas de l’Algérie, un cadre du ministère de l’Industrie justifie cette insuffisance tout en déclarant qu’il existe des mécanismes de financement, mais par manque d’information, les entrepreneurs ne sont pas au courant de ces moyens disponibles comme l’AFGAR «agence de financement des PME».
Par ailleurs, Assala (2006), dans son étude sur le financement des entreprises dans le contexte algérien, confirme que la majorité des dirigeants ont eu recours à la finance informelle, en réponse à la rigidité d’un secteur bancaire incapable de répondre à la demande de crédit.
En effet, dans la rubrique suivante, je vous présente quelques méthodes de financement qu’utilisent les PME, notamment au Canada.

Ces méthodes de financement de la PME ne sont pas exclusives, il existe d’autres méthodes qui accompagnent la PME dans son stade de démarrage ou de développement.
Nous citons, à titre, d’exemple quelques méthodes.

Moyens de financement extérieurs à l’entreprise

1. Économies personnelles

Ce sont les apports en espèces et en nature par les fondateurs de la société au moment de sa création. Par la suite, en fonction de la croissance de l’entreprise, ce capital sera augmenté sous diverses formes :
– augmentation de capital par apport en espèces ou en nature ;
– augmentation de capital par incorporation des réserves.
Je crois que ce moyen de financement est très présent dans toute catégorie de pays : développés, émergents et en développement.

2. Love money

Ce sont les apports des membres de la famille et les amis de l’entrepreneur sous forme de prêt octroyé à ce dernier.
Ce type de financement engendre plusieurs formes de problèmes en cas de non-acquittement du prêt «no love in love money».
Dans les pays en développement et les pays asiatiques dans lesquels la culture du collectivisme domine, ce moyen pour financer le démarrage des entreprises est très présent à l’encontre des pays dans lesquels domine la culture d’individualisme comme les pays occidentaux.

3. Ange financier

L’ange financier est un investisseur dans l’entreprise par son capital, son expérience et son réseau d’affaires moyennant une participation par un pourcentage prédéterminé dans le capital de l’entreprise.
Ce moyen de financement trouve son champ dans le démarrage des petites entreprises à vocation technologique.
Ce type d’entreprise prend le nom d’entrepreneuriat technologique.
L’ange financier est très présent au Canada et aux USA.

4. Microfinancent

La microfinance est une alternative fiable qui fournit un ensemble de produits financiers aux personnes exclues du systèmefinancier traditionnel.
Ils concernent la tranche de la population défavorisée dans les pays en développement, mais elle a connu une croissance phénoménale dans les pays développés. La microfinance est un moyen pour les banques qui souhaite toucher une clientèle plus large et solvable, mais elle requiert plus d’organisation et de plus travail pour les banques classiques.
Ce secteur a marqué une croissance constante. En 2007, la microfinance totalise 25 milliards de dollars pour l’ensemble des crédits relevant de ce secteur financier.
La microfinance n’est pas l’apanage des pays en développement, les pays développés, comme les USA, le Canada et la France, utilisent ce moyen pour démarrer des microentreprises avec le minimum de moyens financiers.
Ces pays donnent des formations et des expertises aux bénéficiaires de ces fonds pour garantir la réussite de ces microentreprises.
Il existe deux formes pour la microfinance, à savoir le microcrédit personnel et le microcrédit professionnel.
Le microcrédit personnel concerne le crédit aux la consommation.
Ce moyen que prônent toujours les autorités publiques en Algérie le lancer, mais dans ce document nous parlons plus de microcrédit professionnel.
Ce dernier microcrédit concerne les personnes désireuses de démarrer ou de reprendre une microentreprise dont les ressources financières sont insuffisantes pour lancer une activité économique à valeur ajoutée.
Pour un cas pratique, je me rappelle bien qu’au Canada, une institution s’appelle «Les petites mains» qui est aux services des femmes qui sont au chômage, leur donnent l’expertise demandée dans un métier quelconque et par conséquent facilite l’octroi de ces microcrédits auprès des banques classiques, dans l’objectif de lancer une microentreprise performante.
Cette institution accompagne ces microentreprises dans leur croissance et facilite même le développement et la croissance de ces microentreprises.

5. Crédit-bail

En termes de crédit-bail, une société financière (crédit-bailleur) met à la disposition d’une entreprise (créditpreneur) un bien d’équipement à usage professionnel pour une durée déterminée contre le paiement d’un loyer.
Dans ce contrat, l’entreprise bénéficiaire (crédit-preneur) a le choix entre plusieurs options : soit de remettre l’équipement à la société financière, soit l’acheter pour un montant défini lors de la négociation du contrat, soit de renouveler le contrat à des conditions moins dispendieuses.
Alors, si l’on arrive à démarrer ce type de service financier à grande échelle, nous allons résoudre le problème de disponibilité de bien d’équipements et de matériels au service des entreprises algériennes. Sachant que ce type de financement a vu le jour dans les années soixante aux pays occidentaux.
Au Canada, ce type d’institutions financières se multiplie avec la multiplication des projets d’investissements.
Le crédit-bail offre aux entreprises qui n’ont pas beaucoup de capacités financières de louer ou acquérir ces équipements moyennant un prix abordable.

6. Capitaux de risque

On compte dans les capitaux de risque les institutions bancaires, le gouvernement, les fonds de placement et les gens fortunés.
Les capitaux de risque sont exigeants et plus difficiles à investir, généralement investissent dans la croissance de l’entreprise, après que l’entreprise soit bien établie et profitable.
Au Canada, il existe beaucoup d’institutions de capitaux de risque qui souhaite participer capital de l’entreprise Les capitaux de risque facilitent le démarrage des entreprises qui possèdent un plan d’affaires bien solide et consolidé.
De même, les capitaux de risque participent au capital de l’entreprise et le risque est partagé entre les actionnaires et l’institution de capitaux de risque.

7. Recours aux institutions bancaires

Cette méthode de financement de l’entreprise est classique, elle accompagne les PME dans les activités quotidiennes.
Lorsque l’entreprise, malgré les actions entreprises sur l’actif circulant (mobilisation des créances) et le passif à court terme (mobilisation des conditions d’exigibilité), rencontre des problèmes de financement à court terme, il se verra obliger de recourir à un crédit bancaire direct.
Cependant, ce crédit reste toujours limité dans le temps et son remboursement est directement lié à la réalisation d’une opération.
Dans les pays développés, les organismes financiers spécialisés dans l’octroi des prêts à long terme ont pour critère d’avoir des hypothèques et d’accepter le taux d’intérêt imposé par la banque.

8. Recours à des institutions gouvernementales spécialisées

Dans les pays développés, pour l’octroi de prêts à long terme, il existe de nombreux organismes spécialisés dans ce domaine, il n’en est pas de même dans les pays en développement où ce type de crédit est nettement plus difficile à trouver.
Jusqu’à une époque récente, les prêts à long terme étaient octroyés presque exclusivement par des organismes financiers internationaux.
Depuis plusieurs années, des banques de développement ont été implantées dans la plupart des pays dans le but de fournir aux entrepreneurs des crédits à long terme.
Selon les pays, ces banques de développement sont spécialisées dans un secteur (industrie, agriculture et tourisme) ou bien ont une vocation plus générale et fournissent des prêts à plusieurs secteurs de l’activité économique.

9. Recours à la bourse

Les actions sont des valeurs mobilières à revenu variable, alors que les obligations sont des valeurs mobilières à revenus fixes.
L’émission d’actions correspond aux opérations financières d’augmentation de capital.
L’émission des obligations correspond à une opération d’émission d’emprunt obligatoire d’où les titres sont placés sur le marché financier par l’intermédiaire des banques ou des courtiers.
Étant donné qu’il touche un très large public, l’emprunt obligataire est en général rigoureusement réglementé.
Ce type de financement de l’entreprise est en émergence en Algérie, la bourse d’Alger a été créée dernièrement, mais nécessite beaucoup d’attention et d’efforts pour la développer davantage afin de contribuer au financement de l’entreprise algérienne.


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