La BERD veut intégrer l’Algérie à son plan d’expansion

Les actionnaires de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) seront invités au mois de mai prochain à donner à la banque le feu vert à s’étendre en Algérie si le nouveau gouvernement du président Tebboune demande à rejoindre l’institution.

Dans une déclaration à Reuters, le président de cette institution financière, Suma Chakrabarti, a affirmé que «la BERD pourrait jouer un rôle dans l’aide à l’Algérie, notamment en réduisant le rôle de l’État dans l’économie et en le diversifiant loin de la dépendance à l’égard des revenus du pétrole et du gaz».

Selon M. Chakrabarti, «l’Algérie doit envoyer une lettre de candidature à la BERD et à ce moment-là on verra si le nouveau gouvernement veut s’engager avec le secteur international. Le nouveau gouvernement devra envisager de sérieuses réformes budgétaires et structurelles et il y aura de sérieux changements économiques à régler».

Selon la même source, «avec la Libye, l’Algérie est l’un des rares coins du monde arabe où la banque n’a pas étendu ses opérations à la suite d’une vague de troubles survenus à partir de 2011».

Du reste, au Moyen-Orient, la BERD fournit également des financements au Liban, aux prises avec une grave crise économique et financière qui étouffe les approvisionnements en devises nécessaires pour payer les importations.

«Depuis le début de ses opérations au Liban il y a deux ans, la BERD a signé six accords de programme de crédit commercial avec six banques locales afin de fournir 220 millions de dollars pour aider à financer l’importation de produits essentiels», a encore déclaré M. Chakrabarti.

La BERD veut renforcer sa présence en Afrique

Actuellement, la BERD s’attèle à déployer un plan global pour une expansion en Afrique subsaharienne.

Aussi, la banque de développement basée à Londres «a nourri ces dernières années des ambitions pour étendre son empreinte en Afrique subsaharienne, mais a rencontré la résistance de certains de ses principaux actionnaires», a révélé son président.

Créée en 1991 pour aider les anciens pays communistes d’Europe de l’Est à passer aux économies de marché, la banque est détenue majoritairement par les principales puissances économiques du G7 et a élargi sa portée géographique à 37 pays, dont l’Égypte, la Tunisie et le Maroc en Afrique.

«En tant que direction, nous pensons qu’il existe des arguments en faveur d’une expansion limitée en Afrique subsaharienne et nous allons soumettre cette affaire à nos actionnaires», a encore déclaré M. Chakrabarti à Reuters.

«Nous n’avons pas décidé des pays. Nous avons examiné les types de pays. La première chose à décider est de savoir s’il y a lieu de se développer», a-t-il conclu.

Signalons, enfin, que cette banque a investi un record de 10 milliards d’euros dans toutes ses régions en 2019 et visait à investir un montant similaire en 2020, sachant qu’elle dispose d’un capital suffisant de 30 milliards d’euros pour financer tout plan d’expansion.

Yanis Oumakhlouf

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