Karima Benoudjafer , une institutrice qui « s’investit » dans la biomasse

Elle créée une entreprise pour collecter les grignions et les noyaux d’olives .

Rien ne laissait présager que Karima Benoudjafer, enseignante puis directrice d’école primaire dans la wilaya d’Oran, allait un jour se reconvertir en chef d’entreprise, encore moins créer une entreprise dans le domaine de l’énergie et plus particulièrement dans la bioénergie.

La remarque fera sourire cette femme chef d’entreprise que nous avons rencontrée lors d’un séjour d’études à Berlin organisé fin aout dernier par GIZ Algérie.

« Ce n’est pas sorcier, ce n’est pas comme si j’allais inventer quelque chose .Je récupère juste des déchets que je réinjecte sous diverses formes dans le marché de l’énergie et de la cosmétique », relèvera notre interlocutrice qui s’est lancée dans cette aventure, celle de la collecte des grignons et des noyaux d’olives.
Il y a prés de quatre ans « J’ai créé mon entreprise en 2008, après un séjour en Tunisie et un autre en Italie. J’ai vu ce que les huileries de ces pays faisaient de leurs déchets.

J’ai découvert la biomasse et comment des matières organiques d’origine végétale pouvaient devenir une source d’énergie par combustion ».

Ce constat fait et, partant, du fait qu’en Algérie le créneau reste vierge, puisque de nombreuses huileries jettent leurs déchets (noyaux et grignions) dans la nature essentiellement dans les rivières , Karima Benoudjafer décide de créer son entreprise.

Mais auparavant elle prend le temps de s’informer sur les opportunités de marchés, inexistants en Algérie !

Elle contacte alors des entreprises étrangères spécialisées dans le recyclage et recensées entre autres réseaux via le net. Plusieurs firmes européennes sont intéressées par les noyaux d’olives.

« J’ai alors entamé une prospection dans plusieurs wilayas de l’ouest pays, notamment à Relizane. Suite à quoi j’ai loué un entrepôt à Tafraoui, et j’ai commencé a acheté les déchets entre 10 et 15DA la caisse.

L’opération de séchage prend du temps puisque je n’ai pas encore de matériel pour cela ».

Karima Benoudjafer, dont le rêve est d’acquérir une raffinerie d’huile d’olive, tient à rappeler que son projet à commencé réellement à prendre corps après sa participation au Carrefour du jeune entrepreneur, organisé par GIZ Algérie à Oran du 13 au 17 novembre 2011.

Sur 2000 porteurs de projets présentés, 54 ont été retenus dont Karima Benoudjafer, la seule, dit elle, à avoir présenté un projet Biomasse.

Le voyage d’études qu’elle vient d’effectuer à Berlin a aussi contribué à sa formation d’entrepreneur « C’est ma première mission du genre et j’avoue qu’elle tombe très bien. J’ai admiré la rigueur allemande et je suis envieuse des facilitations qu’ils offrent aux entrepreneurs ».

Une envie qui vient du fait que cette entrepreneur rencontre énormément de difficultés pour faire aboutir son projet, celui d’exporter, notamment la préparation des documents.

« C’est ce qui prend le plus de temps », confie- t-elle avant de préciser qu’elle espère expédier son premier conteneur vers la mi-octobre.

Par Saida Hamadène

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