Rezig: «L’accord de la ZLECAF permettra un marché synergique»

Dans une rencontre qui l’a réuni avec les membres de la commission des affaires étrangères et de la communauté du Conseil de la nation, le ministre du commerce Kamel Rezig est revenu, dans son intervention, sur l’importance que revêt la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), dans la transformation certaine des économies africaines en un marché synergique.

Cet accord dont le but vise à créer des un marché continental unifié de marchandises et permettant le libre accès de services et de personnes, donc d’investisseurs, vise aussi selon Kamel Rezig, ministre du commerce à : « Développer tout le commerce intra africain, en encourageant la coordination des échanges commerciaux entre les pays du continent et en leur permettant une augmentation de l’ordre de 25%,ce qui renforcera assurément la concurrence en matière d’industries et d’entreprises ».

L’autre avantage qu’apportera la zone de libre échange réside, a souligné Kamel Rezig, dans l’annulation progressive  des tarifs douaniers dans le commerce interafricain à hauteur de 90% des taxes douanières,  à partir de 2021,  pour une durée de cinq années pour les pays en développement et, de 10% pour les pays africains dont le développement est moins évident.

Ce qui reste des taxes douanières et qui représente 10%  concerne les produits sensibles,  il sera libéralisé progressivement sur une durée de 10 ans pour les pays membres de la zone de libre échanges, avec un taux de 7%. En ce qui concerne les pays membres dont les économies sont fragiles, cette libéralisation se fera à hauteur de 3%.

l’Algérie se positionne au 20ème rang au total des pays fournisseurs du continent avec une valeur financière de 2,2 milliards de dollars, produits pétroliers inclus dans cette valeur. Ce qui représente en fait 0,4% des importations du continent africain, ce qui est peu significatif selon Kamel Rezig.

« Les échanges effectués en grande partie avec les pays de l’Afrique du nord faisant partie de la zone de libre échange (ZALE), ne  dépassent pas 0,3% des exportations et 0,8% de ses exportations. La faiblesse de ces chiffres est due au fait que la plupart des pays africains  ne font pas partie des communautés économiques africaines, induisant la faiblesse de la compétitivité des produits algériens, avec des taxes douanières oscillant entre 45 et 65% »  explique le ministre du commerce.

Malgré ces obstacles, il est à remarquer que la destination africaine intéresse beaucoup  les opérateurs économiques qui ont exporté dans 24 pays africains entre 2016 et 2019. De ce fait, la balance commerciale entre l’Algérie et les pays africains a enregistré en 2016 la valeur  de 78 millions de dollars, pour enregistrer la valeur de 830 millions de dollars en 2019, soit une augmentation de l’ordre de 964%.

Kamel Rezig annonce la mise en place de la SNE

Pour mieux développer les échanges commerciaux avec les pays du continent, le ministre du commerce M. Rezig annonce la mise en place d’une stratégie nationale pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, ayant pour but l’intégration économique avec les pays africains et, de soutenir la croissance nationale.

Pour rappel, l’accord de Kigali portant création de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) en mars de l’année 2018, annonce trois fondamentaux. Il s’agit du renforcement du commerce interafricain, de la libéralisation tarifaire du commerce des services et enfin de l’instauration de règles et règlement des contentieux.

Cet accord, pour rappel, est entré en vigueur en mai 2019, il est ratifié par 54 pays de l’Union Africaine à l’exception de l’Erythrée.

L’Algérie a pour sa part ratifié cet accord en décembre 2019, lors de la réunion des ministres africains du commerce qui se tenait à Accra au Ghana. L’annonce officielle de son adhésion exprime la détermination  d’assurer la promotion et le développement des relations économiques ainsi que les échanges commerciaux entre las pays africains.

Rania Derouiche

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