Justice: Les travailleurs de Sovac saisissent le Président de la République

Répondant à l’appel du comité d’entreprise, les employés de Sovac et Sovac production se sont retrouvés ce lundi 22 juin au niveau du siège de leur entreprise pour que ” justice soit faite “, comme le soulignent les pancartes qu’ils brandissent.

L’occasion: un mouvement de protestation suite aux peines requises par le procureur de la République près du tribunal de Sidi M’hamed contre les frères Oulmi, mais aussi contre l’entreprise.

Outre la libération des frères Oulmi Mourad et Khider, les employés des différents sites de Sovac Algérie qui en appelle à la justice revendiquent « la sauvegarde de leurs outils de travail et sauver le seul projet concret qui peut asseoir une véritable industrie automobile en Algérie.» Relève-t-on sur le communiqué de presse du comité d’entreprise Sovac Algérie SPA.

Un des membres du comité d’entreprise, rencontré durant ce sit-in, se demande, tout en précisant respecter les décisions de justice, pourquoi le représentant du ministère public requiert l’interdiction d’exercice d’une activité économique pour une durée de 5 ans aux entreprises avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l’entreprise et ses employés. 

« C’est de notre outil de travail qu’il s’agit, notre entreprise fait vivre 15 000 employés de façon directe et indirecte.» Précise notre interlocuteur qui tient à rappeler que son entreprise, contrairement à ce qui a été dit, a remboursé les 3 milliards de dinars prêtés par le Crédit Populaire d’Algérie. Ce prêt, de l’aveu même d’un des cadres du CPA, lors du procès,a généré d’importants profits pour la Banque.

« En fait ce que demandent les employés aujourd’hui c’est que la justice fasse preuve d’équité et que le verdict ne tienne compte que des faits et des expertises, c’est d’ailleurs l’essentiel de nos slogans aujourd’hui. Nous voulons que la justice soit faite !»

C’est pourquoi les travailleurs de Sovac Algérie, s’en remettent au premier magistrat du pays pour sauver leurs entreprises. Ils rappellent à l’occasion que, comme tout chef d’entreprise Mourad Oulmi a pris des risques, ceux, soutiennent t’ils de « ramener le groupe Volkswagen en Algérie, malgré une législation instable et une situation politique des plus critiques.» Mourad Oulmi et le groupe Sovac , ainsi que d’autre personnes et personnalités sont poursuivis en justice pour une affaire se rapportant au montage automobile.

Dénonçant « la cabale judiciaire dont sont victimes la société Sovac et ses patrons», les employés qui se sont exprimés aujourd’hui, affirment que « Sovac a honoré tous ses engagements envers les banques, l’Andi, les impôts et toutes les parties prenantes de ses projets élaborés avec le constructeur mondial, Volkswagen en l’occurrence.»  

Pour rappel, les employés du Groupe Sovac avaient observé samedi dernier, un rassemblement devant le palais de justice pour dénoncer les lourdes peines requises par le parquet du tribunal de Sidi Mhamed à l’encontre des frères Oulmi et contre leurs entreprises mettant en évidence leurs retombées sur l’entreprise et ses 15.000 employés.

Sovac: Pour rappel le procureur de la République avait requis :

-15 ans de prison ferme et une amende de 2 millions de dinars contre Ahmed Ouyahia, ex 1er Ministre.

– 20 ans de prison ferme contre Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie et des Mines (actuellement en fuite à l’étranger) un mandant d’arrêt international a été émis par ce parquet.    

– 12 ans de prison ferme et une amende de 2 millions de dinars contre Youcef Yousfi, ex ministre de l’Industrie et des Mines.

– 15 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars requise contre Mourad Oulmi, PDG du groupe Sovac Algérie SPA.

– 12 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars requise Khider Oulmi.

– 20 ans de prison ferme contre l’accusé Djarbou Amine, assortie d’une amende de 8 millions de dinars. Actuellement en fuite.

– 20 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars contre   Benmoussa Fatiha (épouse de Mourad Oulmi) avec émission d’un mandat d’arrêt international.

Les peines requises contre Mourad Oulmi, son épouse et Khider Oulmi sont assorties d’une période de sûreté de 10 ans.

– 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1 million de dinars contre l’ex-PDG du CPA, Omar Boudiab.  

– Une amende de 32 millions de dinars pour les sociétés impliquées dans cette affaire ainsi que la saisie de leurs biens en plus l’interdiction d’exercice d’une activité économique pour une durée de 5 ans.

Notant enfin, que le verdict du procès de Mourad Oulmi qui s’est déroulé le mercredi et jeudi derniers devrait être connu le mercredi 24 juin.

S.A

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