Hassane Rabhi: «L’ère de la planche à billets est révolue»

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassane Rabhi, a annoncé que l’ère de la planche à billet était révolue et a affirmé que l’Algérie tourne résolument, la page de ce mode de financement non conventionnel, engagé fin 2017.

En ce sens, Hassane Rabhi a indiqué que «le gouvernement avait pris des mesures devant permettre au pays d’éviter les risques qui pourraient porter préjudice à l’économie nationale» et que «la préservation du pays, de l’économie et ses institutions nationales est la responsabilité de tout un chacun».

Rendu possible grâce à un amendement de la loi sur la monnaie et le crédit, autorisant le Trésor public de s’endetter directement de la Banque d’Algérie (BA), le financement non conventionnel était programmé pour une période transitoire de cinq ans, qui devait voir «la concrétisation de réformes structurelles importantes».

Appelé communément «planche à billets», ce mécanisme de financement représentait, selon les arguments avancés par le gouvernement de l’époque, une réponse urgente aux rétrécissements des liquidités bancaires, du fait d’une chute brutale des cours du pétrole à compter de la mi-2014, alors que le recours aux alternatives de l’endettement extérieur ou l’introduction de nouveaux impôts était catégoriquement exclu.

Hassane Rabhi: «l’Algérie dispose de réserves de change lui permettant d’éviter ce scénario»

Répondant à une autre question sur un éventuel recours à l’endettement extérieur, Hassane Rabhi, le porte-parole du gouvernement a indiqué que «l’Algérie dispose de réserves de change lui permettant d’éviter ce scénario», se disant convaincu que «l’Algérie se portera mieux avec le travail sérieux, l’exploitation des atouts du pays et le renforcement du dialogue».

Il y a lieu de rappeler que sur les 6 556,2 milliards de DA mobilisés par le Trésor auprès de la Banque d’Algérie (BA) au titre de la mise en œuvre du financement non conventionnel entre la mi-novembre 2017 et fin janvier 2019, 3 114,4 milliards de DA ont été injectés dans l’économie, soit près de la moitié, selon une note de la Banque d’Algérie (BA).

Selon la note qui fait le point sur la mise en œuvre de ce financement, un solde de 945,1 milliards de DA est abrité au compte de Trésor auprès de la BA et donc non encore injecté dans l’économie.

Un montant de 656,7 mds de DA est logé dans le compte du Fonds national d’investissement (FNI) auprès du Trésor dans la perspective de son utilisation, en fonction des besoins avérés, alors qu’un montant de 1 830 milliards de DA fait l’objet d’une stérilisation par la Banque d’Algérie, à travers ses différents instruments.

Sur l’encours global mobilisé, un montant de 2 470 milliards de DA a servi au financement du déficit du Trésor, au titre des années 2017 et 2018 et partiellement au titre de l’exercice 2019, selon la BA.

Un montant de 1 813 mds DA a, d’autre part, contribué au remboursement de la dette publique à l’égard des entreprises nationales Sonatrach et Sonelgaz, ainsi qu’au financement du remboursement de l’emprunt obligataire pour la croissance.

En outre, 500 mds DA ont été destinés à la Caisse nationale de retraite (CNR) pour le refinancement de sa dette à l’égard de la CNAS.

Rabah Nadri

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