Energie : Quel modèle de consommation pour l’Algérie ?

L’ancien patron de Sonatrach, Nazim Zouiouèche, estime vital une révision du modèle de consommation actuel en Algérie des carburants.

Il a relevé, lors d’un exposé sur les gaz de schiste organisé par le Réseau algérien des médias pour l’économie verte (Ramev), que ce modèle, actuellement basé sur une surconsommation de gazole, doit être revu.

”Notre brut est léger, c’est l’un des meilleurs et il est facile à raffiner pour faire de l’essence, du kérosène et d’autres carburants”, a t-il affirmé, s’interrogeant sur la finalité de la courbe croissante des importations de gazole. ”

Avec les problèmes de pollution en Europe, les constructeurs ont orienté la consommation de voitures vers des carburants moins polluants”, a- t-il précisé, s’interrogeant sur la tendance des concessionnaires de voitures en Algérie à augmenter les importations de voitures roulant au diésel.

Outre son prix abordable en Algérie, le diésel est devenu le carburant fétiche des automobilistes.

Pour autant, ”c’est en fait bien les concessionnaires qui déterminent, pour le moment, le modèle de consommation national en carburants pour les voitures”, assène M. Zouiouèche, selon lequel il faut inverser cette tendance.

”A ce rythme, l’Algérie sera importatrice nette de gazole”, prévient-il.

La menace d’un modèle de consommation de carburants ”importé” du marché européen est pourtant là, présente, avec les prévisions annoncées par le patron de Sonatrach, M. Zerguine, sur le programme national d’importations de gazole.

Selon les prévisions de Sonatrach, les importations de gazole, utilisé également dans l’agriculture, passeront de 1,3 million de tonnes en 2011 à 2 millions de tonnes en 2012, soit une progression de 700 000 tonnes.

En 2011, Sonatrach avait importé pour une valeur de deux milliards de dollars de gazole et d’essence.

Le P-DG de Sontrach précisera ,lors d’une visite à la raffinerie de Skikda en 2012, que la valeur de l’importation du gazole n’est pas très importante puisque Sonatrach exporte du brut en échange de ce carburant, soit à raison d’une tonne de gazole importée pour une exportation de trois tonnes de pétrole brut.

Les importations de carburants ont progressé de 77% en 2011 à 2,3 millions de tonnes contre 1,3 million de tonnes en 2010. L’Algérie compte élever ses capacités de raffinage de 22 millions de tonnes actuellement à 42 millions de tonnes dans cinq ans et à 52 millions de tonnes à long terme, selon le PDG de Sonatrach.

Les mises en garde de M. Zouiouèche sur cet infernal modèle de consommation des carburants en Algérie, avec un parc de plus de quatre millions de voitures et en expansion rapide, qui est pour le moment imposé par les concessionnaires puisque c’est eux qui déterminent la nature de la carburation des véhicules importés (légers, lourds, engins), arrivent-elles trop tard ou trop tôt ?

Par Ali Sassi

Les commentaires sont fermés.