Déchets d’emballages : vers la mise en place d’un organisme privé de collecte et de traitement

L’Association des producteurs algériens de boissons (Apab) est sur le point de mettre en place un organisme privé de récupération et de traitement des déchets d’emballages. Ceux de boissons seulement. Un produit qui génère énormément de déchets, notamment plastiques.

Le directeur exécutif de l’Apab, Aïssa Zelmati, a présenté le projet de «l’éco-organisme volontaire», à l’occasion d’un premier workshop sur l’économie circulaire en tant que «gisement pour l’attractivité du secteur agricole et agro-industrie national». Ce workshop est organisé par la Chambre nationale d’agriculture, en collaboration avec l’université «M’hamed Bougara» de Boumerdès et le réseau algérien d’économie circulaire (CALEC).

La collecte et le traitement des déchets d’emballages intéresse de très près l’association des producteurs de boissons qui, dans leur industrie, utilisent des intrants agricoles, à l’exemple des arômes et des fruits transformés.

L’éco-organisme volontaire de collecte et de traitement des déchets d’emballages de boissons devrait être installé prochainement, une fois le feu vert donné par le ministère de l’Environnement.

Durant deux ans, l’Apab a bénéficié de l’accompagnement de la coopération allemande GIZ, avec l’accord du ministère de l’Environnement. La nouvelle société de collecte et de traitement des déchets d’emballages prendra la forme d’un Groupement d’intérêt économique (GIE).

«Les producteurs de boissons mettront la main à la poche pour financer le dispositif de collecte et de recyclage des bouteilles usagées de tous les emballages que nous utilisons. Le dispositif a été fait conformément aux lois et aux règlements algériens, notamment les lois sur l’environnement et sur les déchets. A présent, nous attendons le feu vert du ministère de l’Environnement pour lancer la procédure de mise en place» nous indique le directeur exécutif de l’Apab.

Le même représentant de l’Apab poursuivra au sujet des contributions financières de l’association professionnelle : «L’éco-contribution sera proportionnelle à la masse des déchets qui sera mise sur le marché». A ce propos, il est à rappeler que le potentiel de PET est de 200 000 tonnes par an en Algérie. Telle initiative de l’Apab doit donc intéresser et les producteurs de boissons et les importateurs mais aussi les fabricants de tous types de produits qui sont conditionnés dans le PET, à l’exemple des détergents. L’association professionnelle des produits détergents a déjà exprimé sa disponibilité à adhérer à cet éco-organisme volontaire de recyclage des déchets d’emballages.

A préciser que cet éco-organisme qui sera bientôt mis en place par l’Apab est pratiquement le même que celui dit Eco-Jem, lancé récemment par l’Agence nationale des déchets (AND). La différence est que l’Eco-Jem est public et l’autre privé. Cela n’empêchera pas un travail de collaboration entre les deux entités en ce qui concerne notamment l’échange des statistiques. Quant au partenariat public-privé (PPP) dont il était question, un certain moment, l’Apab se montre carrément opposée, préférant «voler de nos propres ailes».

Développement durable

Pour en revenir à la rencontre elle-même, portant sur l’économie circulaire dans le domaine de l’agriculture, les participants à ce premier workshop national ont débattu notamment des possibilités qui s’offrent aux professionnels du secteur pour intégrer des projets d’économie circulaire, réduisant le gaspillage et créateur de richesses et de postes d’emploi.

Pour le CALEC, il est question de produire des biens et des services, tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie. Le CALEC est une structure de recherche coopérative dont la gouvernance est assurée par ses membres.

Par ailleurs, lors de cette rencontre, le président de la Chambre nationale d’agriculture, Mohamed Yazid Hambli, a affirmé que l’annonce faite dernièrement par le président Tebboune, lors d’une réunion du Conseil des ministres, portant sur l’augmentation de la production du blé de 30 quintaux par hectare, est réalisable.

Karima Mokrani

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