Cyberattaques : aucune entreprise n’est à l’abri

Aucune entreprise, y compris de grande taille, n’est à l’abri des cyberattaques que perpètrent les hackers qui se spécialisent davantage dans le vol de données et les demandes de rançons.

C’est ce qui ressort d’une conférence sur «les enjeux de la cybersécurité en Algérie» qui s’est tenue, hier soir à Alger.

« La menace du cyberespace et de nos données sont devenus une question de souveraineté nationale. Il nous appartient, en conséquence, de fédérer nos compétences et nos moyens pour protéger l’Algérie de ces menaces », a indiqué d’emblée la directrice de l’entreprise I-Net, Mme Fella Gaouar, organisatrice de cet événement dédié entre autres aux moyens de faire face aux cyberattaques.

En présence du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’économie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid et un panel de représentants d’entreprises privées et publiques activant dans le secteur et d’institutions, Mme. Gaouar a souligné que « les cybercriminels démultiplient les méthodes et les modes opératoires », sachant que plus de 200 virus émergent chaque jour dans le monde pour tenter de trouver les failles pour une intrusion intelligente dans les systèmes d’information des entreprises vulnérables et qui ne misent pas sur des logiciels certifiés.

Les experts, eux, estiment que les cyberattaques sont bien plus fréquentes qu’on le pense, et que nul n’est à l’abri « la cybersécurité devra être une véritable ligne de défense pour protéger l’Algérie, ses institutions, son économie et ses citoyens mais également pour assurer la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données ».

En ce sens, Mme. Gaouar a préconisé l’acquisition de moyens sophistiqués, en adéquation avec les usages malveillants des hackers car se doter des outils nécessaires et à la pointe et des compétences qui vont avec, réduisent et considérablement les risques des cyberattaques.

Et pour faire face aux cyberattaques , « l’Algérie doit se doter de moyens pour assurer sa transition numérique en mesure d’arrimer son économie à l’économie mondiale », a-t-elle expliqué, affirmant que « cette transition nécessite cependant, pour notre pays, le développement d’un écosystème économique et numérique de plus en plus dynamique, en sus d’une infrastructure adéquate, des compétences humaines qualifiées ».

Ce à quoi, deux experts, à savoir Mehdi Gaouar et Christophe Loba, ont plaidé pour la mise en place « des moyens à déployer pour contrer les cybercrimes à travers notamment une gouvernance efficiente axée sur la formation de la ressource humaine et la sensibilisation à la cybersécurité ».

Même son de cloche chez les informaticiens, les développeurs et les spécialistes des questions de cybersécurité qui ont appelé à « l’élaboration de stratégies de défense en cybersécurité et présenté un éventail de solutions et outils permettant aux institutions, organisations et aux entreprises de renforcer la sécurité de leurs infrastructures et leurs données.

Pour sa part, le ministre Yacine El Mahdi Oualid a indiqué que « le gouvernement travaille sur des mécanismes pour pousser les grandes entreprises à investir plus sur la sécurité informatique et à mettre en place une stratégie nationale de sécurité informatique pour réduire la dépendance. Les recherches en matière de cybersécurité s’effectuent au niveau du secteur privé. Mais, le nombre de startups activant dans la cybersécurité en Algérie n’est pas très important, ne dépassant pas les 3% du taux global des startups dans le pays ».

Pour M. Yacine El Mahdi Oualid, « l’enjeu le plus important est de repérer les talents », soulignant que « l’Algérie compte de très bons ingénieurs en informatique et en cybersécurité, mais la plupart d’entre eux se font offrir des perspectives à l’international ».

Nadine.S

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