Cread : Séminaire sur la sécurité alimentaire en Algérie demain à l’ENA

Source de défis majeurs depuis l’indépendance, la problématique de la sécurité alimentaire fera l’objet d’un séminaire, ce mercredi à l’Ecole nationale de l’administration (ENA). Organisé par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), cette importante rencontre réunira les décideurs institutionnels et politiques des secteurs de l’agriculture et de la pêche, des cadres des institutions de développement durable, des chercheurs, des représentants des agriculteurs et des pêcheurs, des associations des producteurs et des consommateurs.

Des panels qui viendront étayer leurs argumentaires à l’ère de raréfaction des produits alimentaires à l’échelle mondiale, des engrais et des intrants qui, par ailleurs, ne cessent d’enregistrer une flambée des prix inédite.

Intitulé « La sécurité alimentaire en Algérie : enjeux actuels et défis à venir », cette rencontre a également le mérite de poser la problématique de la désertification qui, selon le Cread, a été « prise en charge dès les années 1970 ». Il sera également « la démographie galopante objet d’une politique intense, qui a conduit à l’atteinte par l’Algérie de la transition démographique en 1980, s’est rajoutée celle du changement climatique qui a mis en avant la question de la rareté de l’eau et de la nécessité de sa mobilisation ».

Aujourd’hui, les séminaristes devront revenir, selon l’argumentaire du Cread, sur les disparités des catégories sociales, des mesures de transferts sociaux pour les catégories les plus vulnérables, mais surtout sur les efforts de l’Etat qui ont fait que l’Algérie, malgré toutes les crises, « n’a jamais connu la famine depuis son indépendance ».

Toutefois, souligne le Cread, « pour des produits stratégiques comme les céréales, le lait et la pomme de terre, il a fallu recourir aux importations et la production locale est aussi dépendante des importations d’intrants : engrais, traitements phytosanitaires et semence ».

Pour prémunir le pays des dépendances, argue le Cread, « l’Etat a choisi de soutenir les producteurs de ces filières ce qui a permis la réalisation de résultats appréciables, mais insuffisants pour certaines filières comme le blé tendre et le lait et instables comme pour la pomme de terre ».

D’où le recours à la production agricole au Sahara pour palier à la rareté de la terre agricole et de l’eau grâce à la mobilisation des eaux souterraines.

« Dans ce cadre le défi concerne la durabilité de ces ressources et leur utilisation rationnelle », indique la même source.

Idem pour le secteur de la pêche et de l’aquaculture qui est confronté aux changements climatiques et à la surpêche.

Du coup, les experts invités à ce séminaire devront apporter des réponses et des recommandations pour faire face aux nouveaux défis majeurs de la sécurité alimentaire, à travers des communications et des débats liés à la sécurité alimentaire, mais surtout les perspectives et stratégies à déployer pour y faire face.

Les organisateurs ont identifié six thématiques à aborder, dont « la gestion et l’utilisation des ressources naturelles pour satisfaire les besoins alimentaires », « l’approche prospective au service de la transition des systèmes productifs vers une sécurité alimentaire durable ». Il sera également question du « le rôle et l’impact du Conseil agricole et les nouvelles technologies dans les filières stratégiques », « l’évaluation de la durabilité des exploitations agricoles », « la recherche scientifique au service de la sécurité alimentaire » et, enfin, « les chaînes de valeur (globales et locales) des produits alimentaires et leur impact sur l’accès aux produits alimentaires ».

Aussi, le Cread a prévu une table ronde où un panel d’experts va focaliser sur la recherche scientifique au service de la sécurité alimentaire.

Nadine.S

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