Comment associer agriculteurs et producteurs

« Nous oeuvrons pour la création d’une plateforme de rencontres pour les acteurs de l’industrie des boissons qui permettrait à chacun d’entre eux de faire part de ses problèmes et de ses exigences, et trouver des solutions et une nécessité pour la croissance du secteur de l’industrie des boissons en Algérie », a indiqué Ali Hamani, président de l’association des producteurs Algériens de boissons (APAB) lors d’un symposium organisé à Alger autour de la valorisation des produits agricoles dans les boissons. «Le manque de communication entre agriculteurs et industriels est à l’origine de tous les problèmes dans ce secteur, faciliter le dialogue serait bénéfique pour tous. »
Cette rencontre organisée par l’APAB et Filaha Innov du groupe de réflexion Filaha a pour objectif la valorisation de l’arboriculture fruitière en Algérie qui, évidemment, recèle un très grand potentiel.

Et de l’avis de l’expert Ahmed Henni, « les secteurs agricole et industriel sont déconnectés ».

Il en appelle d’ailleurs les concernés à revoir leur organisation : «Il me parait vital de réserver des zones agricoles dont la production sera destinée spécialement à la production de boissons et d’autres à la consommation». A l’occasion, le conférencier n’a pas manqué de rappeler la nécessité de contrôler les denrées importées et la qualité des eaux destinées à l’irrigation.

Pour le président de la fondation Filaha Innov, Amine Bensemmane, « la question qu’il faut se poser aujourd’hui est quel type d’exploitation nous souhaitons avoir pour produire mieux et durablement ». Il reste convaincu que l’avancement de ce secteur implique de nombreux efforts, mais, avant tout, il faudra raisonner en termes de priorités et distinguer ce qui est important du superflu.

Dans sa communication, Ahlem Cherkaoui, chargé de la qualité à l’APAB, a présenté une série d’orientations afin que le secteur de l’industrie des boissons se positionne sur le marché national et international qui passe par la « sécurité alimentaire », c’est-à-dire l’obligation de produire tout en respectant toutes les normes qualités avant de mettre un produit sur le marché.

La secrétaire général de l’APAB, Medjoubi Meriem, a donné des chiffres clés concernant l’agrumiculture en Algérie qui reflètent un développement évident, « en 1962, la production nationale était d’un million de quintaux, aujourd’hui elle plafonne les 11 millions de quintaux » ,néanmoins, elle ne manque pas d’attirer l’attention sur les freins au développement de l’industrie de transformation des agrumes, notamment la rentabilité du secteur qui dépend de la qualité, les prix élevés, le non-respect de la sécurité sanitaire…

La conférencière suggère de moderniser les outils de gestion, améliorer la qualité des jus de fruit en diminuant d’huile essentielle, mettre à niveau les infrastructures de production et mettre en place un programme de récupération des sous-produits des agrumes.

Cette rencontre a permis aux professionnels de ce secteur d’aborder les questions cruciales et apporter des solutions qui amènent à un développement durable de ce secteur et la réalisation d’une autosuffisance alimentaire.

Par Zohra Souames

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