La Chambre africaine de l’énergie prévoit une augmentation de la monétisation du gaz

Dans ses dernières Perspectives énergétiques pour l’Afrique 2021 (Africa Energy Outlook 2021) publiées plus tôt cette semaine, la Chambre africaine de l’énergie prévoit une augmentation de la monétisation du gaz à travers le continent grâce au besoin de décarbonisation et d’industrialisation.

La Chambre africaine de l’énergie a notamment constaté que, bien que non isolés de la COVID-19, les marchés du gaz ont été moins exposés que ceux du pétrole aux chocs de 2020, notamment parce que c’est l’industrie des transports qui a été la plus touchée par la pandémie de Covid-19.

Le marché mondial du gaz était néanmoins déjà confronté à une surabondance de GNL avant la COVID-19, ce qui se traduisait par des prix encore plus déprimés alors que l’impact de la pandémie sur la demande commençait à se manifester au printemps 2020.

En conséquence, fait remarquer la Chambre africaine de l’énergie les prix de référence clés en Europe et en Amérique du Nord et l’Asie ont tous connus une pression négative depuis le début de 2020.

Pour l’avenir, les attentes de la Chambre africaine de l’énergie concernant les fondamentaux du marché mondial du gaz devraient rester lâches jusqu’en 2021 en raison de la faiblesse de la demande induite par la COVID-19 et du maintien de l’offre élevée de GNL.

Ceci sera ensuite suivi d’un resserrent considérable des prix, car la croissance de la demande de GNL re-dépassera la capacité de liquéfaction qui fera suite aux retards dans la sanction des projets en 2020 et 2021.


Les prévisions de la Chambre africaine de l’énergie

Les prévisions indiquent notamment un équilibre serré du GNL entre 2023 et 2025 et, parallèlement, une flambée des prix. Après cette période, il existe un risque de baisse des prix pour 2026 et 2027 en raison du potentiel de voir une nouvelle vague de décisions finales d’investissement en 2021 et 2022. Ces futurs projets devraient inclure le terminal GNL de 15,2 mtpa de Rovuma au Mozambique par ExxonMobil et Eni, et l’expansion du projet FLNG de Greater Tortue Ahmeyim (GTA) de BP et Kosmos Energy en Mauritanie et au Sénégal.

Compte tenu de la surabondance de gaz sur les marchés mondiaux avec des prix déprimés, La Chambre africaine de l’énergie note qu’il pourrait maintenant y avoir une opportunité de stimuler une plus grande consommation de gaz domestique en Afrique. L’expansion des infrastructures pour remplacer le diesel, l’utilisation accrue du gaz dans le mix énergétique et à des fins industrielles sont autant d’initiatives qui bénéficieraient du faible coût actuel du gaz.

Par ailleurs, les responsables et les régulateurs africains ont de plus en plus saisi l’importance du gaz naturel et poussé à son adoption dans tous les secteurs, en particulier sur les principaux marchés des hydrocarbures en Afrique de l’Ouest, centrale et australe.

Le Nigéria, par exemple, a déclaré 2020 Année du gaz et adopté un nouveau code de réseau de transport de gaz cette année, et le Sénégal s’est lancé cette année dans un projet de gazoduc pour construire un réseau de distribution de gaz national de 155 km.

La monétisation du gaz est encore plus logique en Afrique étant donné les très fortes intensités de torchage du continent. Alors que l’Afrique bénéficie d’hydrocarbures conventionnels et faciles à extraire, l’incapacité à empêcher le torchage de gaz catapulte néanmoins le continent en région la moins efficace en carbone avec environ 31 kilogrammes de CO2 émis par baril équivalent pétrole produit, selon les Perspectives 2021.

Si 2018 est actuellement la dernière année avec des données de haute qualité, les projections à l’horizon 2025 indiquent néanmoins que l’Afrique globalement n’améliorera pas sa position avec des émissions restant au-dessus de 30 kilogrammes de CO2 par baril d’équivalent pétrole. Seule une monétisation plus forte du gaz domestique pourrait justifier l’utilisation des réserves de gaz de l’Afrique à des fins industrielles et de production d’électricité au lieu de les brûler et de les gaspiller.

Ce faisant, l’Afrique réduirait non seulement son intensité carbone, mais deviendrait également plus attrayante pour les investisseurs mondiaux cherchant à allouer des capitaux aux projets les moins intensifs en carbone possible.

L’Africa Energy Outlook 2021 met un accent particulier sur toutes ces tendances des marchés du gaz sur le continent, offrant aux parties prenantes des informations uniques sur les prévisions de production et de consommation.

Source Chambre africaine de l’énergie

Les commentaires sont fermés.