La CAPC invite les entreprises du Medef à un partenariat gagnant -gagnant

Dans un discours très direct, à l’occasion de la visite d’une délégation du Medef en Algérie, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC, ex-FCE), Sami Agli, a lancé un appel aux entreprises françaises pour venir investir en Algérie.

«En mon nom et au nom de mes confrères chefs d’entreprises, publiques et privés, nous réitérons notre disponibilité et affirmons notre intérêt à accueillir et à accompagner toutes les entreprises françaises qui souhaitent investir en Algérie», a-t-il déclaré à l’ouverture, aujourd’hui, d’un forum d’affaires algéro-français, organisé à Alger à l’occasion d’une visite du Mouvement des entreprises de France (Medef), à sa tête, son président, Geoffroy Roux de Bézieux. Ce dernier est accompagné d’une délégation d’une quinzaine de chefs d’entreprises qui activent dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie, l’agriculture, l’industrie pharmaceutique, les transports, le BTPH et les services.

Ce Forum d’affaires algéro-français est voulu pour présenter aux chefs d’entreprises françaises les nouvelles opportunités d’investissement en Algérie et les changements apportés récemment au code des investissements. Pour rappel, la nouvelle mouture de l’avant-projet de loi a été adoptée, jeudi dernier, en Conseil des ministres, après deux rejets de la mouture initiale.

M. Agli, en sa qualité de représentant du CAPC mais aussi de la toute nouvelle coordination du patronat (CNP), ainsi que de tout le secteur économique algérien, insiste toutefois sur la nécessité d’aller vers un partenariat durable : «Regarder l’Algérie comme un partenaire et non juste un marché. Les paradigmes doivent changer». Il poursuivra : «Je vous réaffirme ma totale conviction qu’un partenariat mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant est à notre portée. L’Algérie est un grand marché mais l’Algérie est avant tout un partenaire stratégique pour la France». Et d’insister davantage : «nous aspirons à rehausser notre coopération économique à la dimension de partenariat stratégique».

Du côté français, le représentant du Medef se montre réceptif un partenariat stratégique. Il ressort des discours des uns et des autres que les deux parties sont bien décidées à aller vers une relance réelle de la coopération économique entre les deux pays et une augmentation du volume des échanges commerciaux. Des échanges qualifiés d’insuffisants vu le potentiel des deux marchés algérien et français, la langue commune d’affaires, ainsi que la proximité géographique.

Et s’il y a renforcement des relations économiques et commerciales avec d’autres pays, principalement l’Italie, «cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de place à d’autres. Plus il y a de la concurrence, plus il y a de l’investissement, plus l’économie des pays se porte mieux» soutiendra le président du Medef.

Selon M. Roux de Bézieux, le renforcement des relations commerciales entre l’Algérie et la France est d’autant plus nécessaire qu’il est imposé, entre autres, par la conjoncture mondiale marquée par les conséquences de la crise ukrainienne après celle sanitaire liée à la Covid-19. Le représentant du Medef évoquera la disponibilité des entreprises françaises à aller vers la colocalisation. Seul bémol, dira-t-il, il faut s’inscrire dans la durée et pour cela, il faudra un cadre législatif clair : «Nous avons besoin d’une stabilité législative et fiscale. Si le gouvernement algérien a décidé de s’ouvrir sur l’extérieur et attirer des investissements sur la durée, il faut une stabilité juridique».

A son tour, M. Agli d’évoquer la colocalisation imposée par le contexte mondial : «Nous estimons que le contexte a profondément et positivement évolué pour considérer la conjoncture actuelle comme une véritable opportunité pour les hommes d’affaires français d’explorer avec leurs homologues algériens les opportunités de coopération économique et de partenariat et de colocalisation».

Aussi, «les restrictions au commerce international relevées, l’augmentation effrénée des coûts de la logistique, le blocage du canal de suez par un navire et les effets de la crise ukrainienne militent vers une localisation intelligente des industries devant permettre à terme de sécuriser les inputs et la production».

C’est donc dans la perspective de rassurer le partenaire français sur la stabilité législative et l’amélioration du climat des affaires en Algérie, grâce à la révision du code des investissements, que cette rencontre a été initiée par le CAPC et les autres organisations patronales algériennes.

A préciser qu’il s’agit d’une rencontre d’une seule journée mais qui sera suivie par une autre visite du Medef en Algérie, nettement plus importante, avec l’organisation d’un forum qui durera probablement plusieurs jours. Aussi, une délégation des chefs d’entreprises algériennes devra se rendre prochainement en France.

Les deux parties algérienne et française comptent sur la redynamisation du Conseil d’affaires créé en 2018. Il reprendra sa mission de mobiliser les entreprises des deux pays pour une relance effective de cette coopération économique, avec l’idée claire de passer au partenariat stratégique.

Karima Mokrani

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