Automobile : l’importation des véhicules de moins de 3 ans autorisée

Au menu de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres, tenue dimanche 09 octobre 2022, le dossier de l’automobile s’est taillé une bonne part. A la grande satisfaction des simples citoyens mais aussi des constructeurs automobiles étrangers, il y a du nouveau : le retour à l’importation.

En effet, apprenons-nous du communiqué sanctionnant cette réunion du Conseil des ministres consacrée au projet de loi de finances 2023, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour permettre aux citoyens d’importer des véhicules de moins de trois ans et aux constructeurs d’importer des véhicules neufs et les écouler sur le marché algérien.

L’importation des véhicules de moins de trois ans par les citoyens est soumise à une condition : «autoriser les citoyens à importer les véhicules de moins de trois ans à leurs frais et pour leurs propres besoins et non à des fins commerciales».

De même, «autoriser les constructeurs automobiles étrangers à importer les véhicules pour les vendre en Algérie, parallèlement au suivi méticuleux et continu du processus de lancement d’une véritable industrie automobile en Algérie, dans les plus brefs délais».

A ces deux instructions présidentielles, s’ajoute une autre en relation directe avec elles. Elle porte sur l’élaboration du cahier des charges relatif aux concessionnaires automobiles. Le document sera examiné lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres.

Dans une déclaration à la presse, en marge des travaux de la 5ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), algéro-français, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a indiqué que le cahier des charges est «prêt» et que «nous prendrons en compte toutes les directives concernant la rédaction du cahier des charges tant attendu par l’ensemble des concessionnaires».

Selon le ministre, le secteur de l’automobile en Algérie «connaîtra prochainement une forte impulsion», à la faveur notamment de la promulgation de la nouvelle loi sur les investissements et la publication des textes d’application.

Précédemment, soit jeudi 6 octobre 2022, le Premier ministre, Aimene Benabderrahmane, a fait état de négociations avancées avec des constructeurs automobiles étrangers. Ces derniers ont exprimé leur souhait d’investir en Algérie mais aussi posé des conditions.

Selon le premier représentant du gouvernement, plusieurs opérateurs internationaux «veulent accéder au marché algérien mais chacun pose ses conditions ». Et M. Benabderrahmane d’assurer : «Notre seule et unique condition et d’assoir une industrie automobile en Algérie avec toutes ses conditions, normes et intrants afin de permettre l’établissement d’une sous-traitance industrielle».

Rappelant les avantages et les incitations contenus dans la nouvelle loi sur les investissements, le Premier ministre a affirmé que cela va permettre de drainer des marques mondiales de renom.

En contrepartie, «le gouvernement veillera à l’augmentation concrète du taux d’intégration locale dans les véhicules fabriqués en Algérie comme une condition sine qua non aux constructeurs étrangers qui seront tenus d’associer la sous-traitance locale dans l’opération de fabrication».

Lors d’une rencontre avec des représentants de médis nationaux, le président Tebboune a affirmé que le pays devra vite aller vers une industrie mécanique, notamment en développant des usines de fabrication de la pièce de rechange et la plasturgie.

Sonia Miloud

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