Alors que la tutelle s’apprête à ouvrir son capital : l’Eniem dans l’attente d’un crédit d’exploitation de près d’un milliard DA

Près d’un mois après l’annonce faite par le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, concernant l’avenir de l’entreprise publique des industries électroménagères, la chaîne de production au niveau des ateliers de l’Eniem demeure toujours en attente de reprise.

Selon des sources au sein de l’entreprise publique, les travailleurs viennent en effet de reprendre le chemin de travail, après un mois de mise en congé, mais tardent encore à rejoindre les ateliers, faute de matières premières nécessaires à la reprise de la production.

Lors d’une visite de travail qu’il a effectuée le 9 août dernier au siège de l’entreprise, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique a annoncé l’ouverture du capital de l’entreprise nationale des industries électroménagères (Eniem), en guise de plan de sauvetage qui permettra à la société publique de sortir des difficultés structurelles dans lesquelles elle se débat depuis des années.

En attendant l’ouverture effective de son capital, le ministre de tutelle a annoncé, lors d’une réunion de travail qu’il a eu avec la direction de l’entreprise le 14 août dernier, l’octroi d’un crédit d’exploitation de près d’un milliard de dinars devant servir à l’approvisionnement de la chaîne de production en matières premières et reprendre ainsi le travail en attendant l’arrivée de nouveaux partenaires potentiels.

Depuis la reprise de travail d’un peu plus de 1 000 travailleurs que compte actuellement l’entreprise, dont le premier groupe a fait sa rentrée le 4 septembre et le second le 6 septembre, selon le secrétaire général de l’Union de wilaya de l’UGTA, Kamel Limani, l’Eniem est suspendue au déblocage dudit crédit d’exploitation, alors que ses ateliers demeurent toujours à l’arrêt.

Lors de sa visite en août dernier sur le site de l’entreprise publique, le ministre de tutelle a réfuté une proposition faite par la direction et le partenaire social portant sur un éventuel rachat par le Trésor public ou l’effacement de la dette de l’entreprise, qui s’élève à près de 3 milliards de dinars, arguant que «pour effacer la dette d’une entreprise, il faudrait que celle ci produise et enregistre des bénéfices».

Des contacts avec des Chinois et des Turcs

Or, dans le cas de ce qui fut, il y a quelques années, le leader des industries électroménagères sur le marché national, en 2022, l’Eniem n’a produit que 35 000 appareils électroménagers, sur des capacités totales installées qui s’élèvent à 220 000 unités, tous types d’appareils confondus (chaud et froid), soit un taux d’exploitation de moins de 16%.

A la même occasion, estimant qu’ «un plan de modernisation et de relance de la production est indispensable », après avoir rappelé que « la gestion moderne exige de fixer des objectifs et les moyens d’y parvenir», Ali Aoun a annoncé qu’à partir du mois de septembre courant, il sera procédé à la mise en place de contrats de performance pour tous les cadres de l’Eniem.

Concernant l’ouverture du capital de l’entreprise en question, bien qu’aucune annonce officielle ne soit encore faite concernant les délais fixés par la tutelle ou les éventuels partenaires intéressés, des sources au sein de la société publique font état de contacts établis avec deux sociétés étrangères, l’une chinoise et l’autre turque, qui auraient manifesté un intérêt à nouer des partenariats avec l’entreprise nationale dans le cadre du plan tracé par les pouvoirs publics portant sur l’ouverture de son capital.

Cependant, selon les mêmes sources, l’Eniem s’apprête également à conclure un contrat de sous-traitance avec Sonaric, l’autre unité relevant aussi du groupe public Elec El Djazair et spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’appareils électroménagers, sans plus de précisions sur le contenu dudit contrat de sous-traitance.

M. N.

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