Finance islamique : Une croissance de plus de 14% en six mois (BA)

A peine trois ans après leur lancement sur le marché national, les produits relevant de la finance islamique enregistrent des succès appréciables, en observant une croissance constante.

C’est ce qui ressort de la dernière note de conjoncture de la Banque d’Algérie, publiée ce lundi, et faisant état d’une nette augmentation, que ce soit du volume des dépôts, de l’encours des produits émis sur le marché ou du nombre d’établissements bancaires qui se sont lancés dans ce segment de la finance.

Ainsi, la Banque d’Algérie relève une importante progression durant l’année 2023 des dépôts de la finance islamique par rapport à l’année d’avant, passant de leur niveau de 546,69 milliards de dinars à la fin 2022 pour atteindre 623,83 milliards de dinars à la fin du deuxième trimestre 2023, ce qui représente une croissance de 14,11% en l’espace de six mois seulement.

Dans le détail, la Banque d’Algérie précise que « les comptes de dépôts ont contribué à hauteur de 74,96% à cette hausse », alors que par type de banques, il en ressort que ce sont celles relevant du secteur privé qui prédominent le segment de la finance islamique, étant donné que, durant la même période, 86,03% des dépôts de ce type sont détenus par les banques privées, « dont 71,86% détenus par les deux banques Al Baraka et Al Salam », précise la Banque d’Algérie dans sa note.

Par ailleurs, entre la fin du deuxième trimestre, qui est la période de référence retenue par la Banque d’Algérie dans sa récente note de conjoncture, et la fin de l’année précédente, le volume des dépôts relevant de la finance islamique ont continué leur progression, puisqu’à la fin décembre dernier, le président de la Commission de la finance islamique auprès de l’ABEF (Association des banques et des établissements financiers), Sofiane Mazari, a révélé que les fonds collectés dans ce cadre ont atteint 800 milliards de dinars, soit une hausse d’un peu plus de 176 milliards de dinars entre juillet et décembre 2023.

Au volet relatif aux produits relevant de la finance islamique lancés sur le marché national, la Banque d’Algérie relève dans sa note qu’ « au terme du premier semestre de l’année 2023, l’encours des produits de financement a atteint 369,79 milliards de dinars, soit une hausse de 4,85% par rapport à l’année 2022 ».

Par type de banques, ce sont également celles relevant du secteur privé qui détiennent la majeure partie de ces produits, puisque la Banque d’Algérie explique la croissance de l’encours de ces produits par « l’augmentation de l’encours des banques privées qui constituent 97,05% de l’encours total des produits de financement dont 78,11% octroyés par (les banques, ndlr) Al Baraka et Al Salam ».

Aller vers la création de véritables banques islamiques en 2024

Pour ce qui est de la composition du réseau bancaire activant dans le domaine de la finance islamique, la Banque d’Algérie a recensé 12 banques, six relevant du secteur public et six autres du secteur privé, « dont deux spécialement dédiées à la finance islamique, à savoir Al Baraka Banque et Al Salam Banque », souligne la même note.

Quant à la répartition de ce réseau sur le territoire national, la BA précise encore que « le nombre d’agences bancaires dédiées à la finance islamique est passé de 69 agences à fin 2022 pour atteindre 75 agences opérationnelles à fin juin 2023 », alors que 19 nouvelles agences « sont en cours d’autorisation ».

Le nombre de guichets destinés à la finance islamique a, lui aussi, augmenté d’une manière notable en l’espace de six mois, passant de 655 à la fin 2022 à 741 à la fin du premier semestre 2023, tandis que « 109 guichets en cours d’autorisation d’ouverture », ajoute la note de la banque des banques.

Toutefois, il importe de souligner que l’extension du réseau de banques activant dans ce créneau ne fera qu’accélérer l’essor de la finance islamique sur le marché national, comme l’a souligné à juste titre le président de la Commission de la finance islamique au sein de l’ABEF, estimant que « le taux de croissance (des produits de la finance islamique) sera tiré (vers le haut) particulièrement par l’ouverture de nouveaux guichets en 2023 ».

En outre, le même responsable avait également révélé à la fin de l’année dernière que « 2024 sera l’année de la révision du cadre juridique de la finance islamique pour dépasser les simples agences et guichets islamiques et aller vers la création de véritables banques islamiques ».

M. N.

Les commentaires sont fermés.