Agriculture, pouvoir d’achat, EHH et BRICS : Les priorités économiques de Tebboune

Le pouvoir d’achat, les exportations hors hydrocarbures (EHH), l’agriculture, l’eau, l’emploi, les BRICS et l’Afrique. Autant d’axes majeurs de la politique déployée pour la relance de l’économie nationale et la consolidation de la place de l’Algérie sur l’échiquier économique régional et international que vient d’aborder le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de sa dernière entrevue avec des représentants de la presse nationale.

Evoquant la question du pouvoir d’achat des ménages, marqué de surcroît ces derniers mois par des fluctuations de prix de plusieurs produits sur le marché, le chef de l’Etat est revenu sur les différentes décisions prises par les pouvoirs publics et annoncées en Conseil des ministres. A cet égard, le chef de l’Etat a réitéré la détermination exprimée pour faire de ces décisions un levier pour «opérer le changement voulu par tous les Algériens et à consacrer un mode de gestion à même de réaliser le développement global».

Création de 1 300 nouvelles entreprises

Concernant la lutte contre le chômage par la redynamisation du marché du travail, le président Tebboune a révélé un nombre de 1 300 nouvelles entreprises créées depuis le mois d’octobre de l’année précédente, ce qui a permis la création de pas moins de 52 000 emplois. Cette novelle tendance s’est en conséquence traduite par le recul du nombre de chômeurs, parmi lesquels 20 000 viennent de renoncer à l’allocation chômage dont ils bénéficiaient, après «avoir obtenu des postes d’emploi permanents», a déclaré le président Tebboune.

La préservation de l’économie nationale contre toutes sortes de dérives et la lutte contre la corruption menée ces trois dernières années ont également été évoquées par le chef de l’Etat, faisant savoir que la récupération de «de fonds et de biens pillés à l’intérieur du pays et à l’étranger» a atteint un équivalent qui dépasse les 22 milliards de dollars, tout en insistant que la bataille contre ce fléau se poursuit et concerne désormais de nouveaux dossiers.

13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures

Ayant fait de la diversification de l’économie et la sortie de la dépendance des recettes pétrolières le pivot de la politique de développement économique mise en œuvre depuis quelques années, le président Tebboune a abordé le dossier des exportations hors hydrocarbures, un domaine dans lequel le gouvernement s’est fixé l’objectif de «13 milliards de dollars d’exportations» de produits autres que le pétrole et le gaz.

A ce propos, il y a lieu de noter qu’au rythme suivi par l’évolution de la balance commerciale ces deux dernières années, il n’est pas exclu de voir ce challenge réalisé à moyen terme. Après avoir atteint la barre des 5 milliards de dollars en 2021, les exportations hors hydrocarbures ont avoisiné en effet les 7 milliards de dollars l’an dernier, alors qu’elles n’étaient que de 1,7 milliard de dollars en 2019.

Considéré comme un des piliers stratégiques de la nouvelle dynamique de l’économie nationale, le secteur agricole est au registre des priorités du chef de l’Etat, réitérant hier devant les représentants de la presse sa détermination à « amorcer un nouveau décollage pour l’agriculture algérienne ». Pour ce faire, il a souligné l’importance de mettre à profit les grandes capacités dont dispose l’Algérie et a exhorté les opérateurs du secteur à s’inspirer de l’expérience étrangère, que ce soit en matière de nouvelles techniques de production, d’adaptation aux nouvelles conditions et autres.

Les BRICS un contrepoids au système économique mondial actuel

Au volet relatif au déploiement de l’Algérie dans l’espace économique international et africain, le chef de l’Etat est revenu à cette occasion sur la candidature de l’Algérie à l’adhésion au groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud), rappelant que cette démarche « aidera l’Algérie en matière de développement plus que toute l’aide apportée à ce jour par les instances financières internationales ».

Avec cette dernière déclaration, le président Tebboune se joint ainsi aux voix qui s’élèvent de plus en plus, à l’instar du prédisent brésilien Lola Da Silva, lors de sa visite à Pékin en avril dernier, pour remettre en cause la doctrine économique qu’imposent jusqu’ici les puissances industrialisées à travers des institutions comme le FMI et la Banque mondiale, avec tout son lot d’inégalités et d’exclusion que subissent les pays en développement, ceux d’Afrique notamment.

C’est comme un contrepoids au système économique mondial actuel qu’est donc perçue l’initiative des BRICS, une organisation à laquelle de plus en plus de pays expriment, à l’instar de l’Algérie, le souhait d’adhérer, dont l’Argentine, le Nigéria, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, entre autres.

Sur le continent africain, un espace économique représentant d’importantes opportunités d’exportation pour le produit national et auquel l’Algérie accorde un intérêt grandissant, le chef de l’Etat a annoncé le « lancement par l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, dans un mois, de projets de développement dans des pays africains, à commencer par le Mali et le Niger ». Ces projets concerneront, a tenu à préciser le président Tebboune, les domaines de l’eau, la santé et l’éducation.

M. Naïli

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