Les administrateurs judiciaires des Groupes Tahkout, Sovac, Haddad, Ival, KouGC, Amenhyd, GM trade, Global Groupe et Melzi limogés

Désignés par le juge enquêteur au lendemain de l’incarcération des chefs d’entreprises accusés de corruption, les administrateurs judiciaires, experts financiers agréés de leur état, ont été limogés aujourd’hui .

Cette mesure intervient après que la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab Jedid a ouvert une enquête à la demande des avocats des hommes d’affaires impliqués dans les affaires de corruption et dont les entreprises ont été confiées à des administrateurs judiciaires.

Ainsi, ces derniers, qui, selon plusieurs sources ont failli à leur mission, quand ils n’ont pas abusé de leur poste, ont été remplacés par des managers issus du secteur public, mais jouiront du statut d’administrateurs judiciaires. Pour rappel, ces administrateurs judiciaires avaient pour mission «d’ assurer la pérennité des activités des dites sociétés et de leur permettre de préserver les postes d’emploi et d’honorer leurs engagements envers les tiers.» Avait précisé un communiqué de la Cour d’Alger lors de la désignation de ces administrateurs judiciaires.

Les les administrateurs judiciaires limogés seront remplacés par Brahim Mebarki pour manager le groupe Tahkout, Abdelhak Benallegue pour le groupe ETRHB (Haddad) et Moncef Feraguena pour le groupe KouGC des frères Kouninef.

Aussi, le groupe Amenhyd sera géré par Karim Hasni, alors que les groupes Condor et Sovac seront respectivement gérés par Benali Drici et Nasser Chareb.

Par ailleurs, Salem Ait Youcef et Lamine Sedrati sont proposés pour manager les groupes Melzi et GM Trade (Mazouz).

Quant à Global Groupe (Larbaoui) et Ival (Bairi), ils seront managés par Kamel Kaid Kasbah et Mourad Dris. Enfin, le groupe Kherbouche sera géré par Sofiane Guermouche.

Le limogeage des administrateurs judiciaires et leur remplacement par des chefs d’entreprises issus du secteur public, se veulent une manière de donner un nouveau souffle à ces entreprises, d’autant que ces nouveaux administrateurs sont instruits pour préserver les emplois et fixer les objectifs pour une éventuelle reprise d’activité dès janvier 2021.

La question qui vient à l’esprit après ce brusque mouvement, qui intervient au lendemain du retour au pays du Président de la République, est: Est ce que ces entreprise vont faire l’objet d’une liquidation, d’une procédure de nationalisation ou d’un partenariat public-privé (PPP)?

Ces changements étaient prévisibles, d’autant que l’enquête de la Gendarmerie nationale remonte au mois de février dernier sur les abus commis par certains administrateurs judiciaires au niveau de ces entreprises.

Pour rappel, lors d’une réunion restreinte, le gouvernement avait évoqué les contraintes que rencontrent les cadres des entreprises touchées par cette mesure.

C’est dire que ces administrateurs étaient décriés et n’ont jamais fait l’unanimité chez les employés qui ont recouru à des sit-in pour préserver leurs droits. Aussi, dans certaines entreprises, les employés percevaient leurs salaires avec des retards inadmissibles, ce qui les a poussés à investir carrément la rue.

Pire, des administrateurs ont lancé des plans de départ, comme c’est le cas au groupe Sovac 500 fin de contrat ont été notifié aux employés.

Pour rappel, ces administrateurs ont été nommés dans le cadre des enquêtes judiciaires ouvertes à l’encontre de certains hommes d’affaires, propriétaires de sociétés impliqués dans les scandales de corruption.

Ainsi, ils ont été engagés par la justice pour « assurer la pérennité des activités desdites sociétés et de leur permettre de préserver les postes d’emploi et d’honorer leurs engagements envers les tiers », selon l’ordonnance signée par le juge enquêteur.

Selon la même loi, ces administrateurs ont été chargés « de la gestion des entreprises en question conformément aux dispositions du code de commerce et du code de procédure pénale.

Yanis Oumakhlouf

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