Abdelmadjid Attar: «Les pays exportateurs de gaz doivent se réorganiser»

A l’ouverture des travaux de la 22ème réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui s’est tenue par visioconférence, aujourd’hui , sous la présidence de l’Algérie, Abdelmadjid Attar, le ministre algérien de l’Energie et président de cette 22ème session du GECF, a souligné la nécessité pour ces pays exportateurs de gaz de «se réorganiser». En effet, ces pays doivent faire face à une conjoncture difficile marquée par cette pandémie de la Covid-19 et une offre excédentaire du gaz qui s’est annoncée bien avant l’arrivée du virus.

Les 11 pays membres et les 9 autres observateurs étaient au rendez-vous, en plus d’organisations énergétiques, principalement l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et le Forum international de l’Energie (IEF). La réunion a été précédée par une table-ronde hier sur l’impact de la Covid-19 sur le marché gazier.

Deux facteurs qui ont entrainé une baisse «inédite» des prix du gaz. «Pour compenser la stagnation dans le monde de gaz naturel, nous devons nous réorganiser et nous réinventer pour augmenter nos forces en ces temps difficiles», a affirmé Abdelmadjid Attar. Dès lors, «les membres du GECF sont tenus d’adapter leur réflexion aux problèmes qui les attendent».

Abdelmadjid Attar soutient que le gaz naturel «demeure la source d’énergie la plus prometteuse et la plus polyvalente du fait qu’il est écologique et abordable, et il devient de plus en plus accessible aux consommateurs».

Aussi, «ses attributs propres font désormais partie des conversations importantes sur les objectifs de développement durable à l’horizon 2030, et l’augmentation attendue du mix énergétique mondial est un fait prometteur». Pour le ministre algérien, «il est important que le gaz naturel joue un rôle plus important dans la transition énergétique dans laquelle le monde s’est engagé».

Ainsi, estime Abdelmadjid Attar, spécialiste des questions énergétiques, malgré la baisse actuelle de la demande pour les raisons susmentionnées, «la demande mondiale d’énergie devrait augmenter d’environ 24% d’ici 2050, principalement dans les pays en développement, sous l’effet de la croissance démographique, de l’expansion économique et de l’amélioration des conditions de vie».

Deux défis majeurs justifient cette perspective : l’accès aux services énergétiques modernes et la protection de l’environnement

Deux défis majeurs justifient cette perspective : l’accès aux services énergétiques modernes et la protection de l’environnement. «Le gaz naturel est certainement bien placé pour apporter une réponse adéquate aux défis évoqués au même titre que les énergies renouvelables» insiste Abdelmadjid Attar. Tout un ensemble de raisons et d’objectifs qui imposent aux pays exportateurs de gaz d’aller à la recherche de solutions immédiates et appropriées.

Hier, lors de la table-ronde sur l’impact de la Covid-19 sur le marché gazier, le ministre algérien de l’Energie a plaidé en faveur d’un «mécanisme» qui sera à même d’assurer la stabilité du marché gazier. «Il n’existe pas de mécanisme comme pour le pétrole où les pays souverains pourraient agir de manière coopérative et collective pour apporter la stabilité aux marchés du gaz, en particulier en temps de crise» a-t-il expliqué. Et de poursuivre : «C’est peut-être l’occasion d’explorer grâce à une réflexion innovante, les possibilités de mettre en place de tels schémas coopératifs, au profit des exportateurs, des consommateurs et de l’industrie gazière».

Par ailleurs, a indiqué Abdelmadjid Attar en ce qui concerne l’Algérie, «plus de 20 milliards de dollars devraient être investis au cours des cinq prochaines années dans le développement de la chaîne gazière». Une action d’autant plus nécessaire que la nouvelle loi sur les hydrocarbures l’encourage vivement.

 «La nouvelle loi sur les hydrocarbures promulguée il y a moins d’un an, vise à encourager les investissements et promouvoir le partenariat avec les entreprises internationales» a-t-il dit. «Le gaz naturel, en association avec les énergies renouvelables, notamment le solaire, continuera à servir de principal carburant pour le développement du secteur de la production d’électricité en Algérie» a également indiqué le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.

A rappeler la tenue, jeudi 05 novembre dernier, de la première réunion de haut niveau entre l’OPEP et le GECF. Le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo a salué aujourd’hui le rôle de l’Algérie au sein des deux organisations.

Samia Hanifi.

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