Péril en la demeure !


Les importations algériennes frôlent le chiffre record de 57 milliards de dollars.

Le commerce extérieur algérien a enregistré au cours des neuf premiers mois 2013 un volume des importations de 41, 33 milliards de dollars US, soit une hausse de 14,16% par rapport aux résultats de la même période 2012.

Selon le rapport rendu public par le Centre national sur l’information statistique des douanes (CNIS) , le volume global des exportations de l’ordre de 49,5 milliards de dollars US est en baisse de 7,7 % par rapport aux résultats de la même période en 2012.
Cela s’est traduit, selon cette même source, par un excédent de la balance commerciale, durant la période citée, de l’ordre de 8,17 milliards de dollars US contre 17,43 milliards de dollars US pour les trois premiers trimestres 2012.
Le CNIS motive cette baisse par une baisse de plus de 7 % de la valeur des exportations des hydrocarbures et relève que le taux de couverture des importations par les exportations est de 120 %.

La tendance haussière des importations et celle en baisse des exportations devraient se maintenir durant le dernier trimestre de l’année en cours. C’est du moins ce que laisse entendre le directeur général des douanes algériennes. Lors d’une interview sur les ondes de la radio nationale Mohamed Abdou Bouderbala, se basant sur les prévisions de l’institution qu’il dirige, a indiqué que les importations algériennes dépasseraient, à la fin de l’année 2013, le chiffre de 57 milliards de dollars. Un record !

Pour rappel, fin 2012, les importations algériennes avaient dépassé le seuil des 50 milliards de dollars. Les prévisions des douanes tablent sur 17.1 milliards de dollars pour les biens d’équipements importés contre 18 milliards de dollars pour les produits destinés à l’outil de production.
Les biens de consommation alimentaires avoisineront les 10 milliards de dollars. Et 11 milliards de dollars pour ceux non alimentaires dont 6,5 milliards de dollars pour importations de véhicules. Ceux du tourisme se taillent la part du lion avec 4 milliards de dollars.

La tendance haussière des importations ne semble pas surprendre outre mesure les experts qui rappellent que l’industrie algérienne dépend de la matière première importée et que toute augmentation de la production implique forcément une augmentation de l’importation des produits entrant dans la production des produits fabriqués localement. Mais pas que puisque depuis quelques temps déjà, des experts dénoncent la pression du lobbying sur l’Etat pour favoriser le commerce extérieur. A l’image de ces bureaux d’études étrangers qui assurent le suivi d’importants chantiers et qui optent pour des produits importés alors que ces mêmes produits sont fabriqués localement et de qualité.

Une situation qui pourrait fragiliser la balance des paiements en raison « des transferts en devises opérés par les compagnies étrangères installées en Algérie dont les banques, les compagnies pétrolières et de téléphonie ».

S’agissant du recul des exportations il est ,selon le CNIS, « du essentiellement à une chute de 8,49 % des exportations des hydrocarbures, de 34 % des produits bruts, de 8,3 % des biens d’équipements industriels et de 6,6 % des biens de consommation non alimentaires » .Pour rappel, dans la structure des exportations algériennes, les hydrocarbures constituent 96,64 % des ventes algériennes à l’étranger. Elles ont atteint 47,83 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de 2013 contre 52,27 milliards de dollars à la même période de l’année écoulée, soit une baisse de 8,49 %. S’agissant des exportations hors- hydrocarbures, en hausse de plus de 22 % durant les neuf premiers mois de 2013 comparativement à la même période en 2012, elles ont représenté 3,36 % du volume global des exportations, soit une valeur de 1,66 milliard de dollars. Dérisoire, mais encourageant, pour peu que les pouvoirs publics y croit en accompagnant et sérieusement les exportateurs hors- hydrocarbures par, notamment, l’installation du conseil national de l’exportation en gestation depuis plus de 10 ans .

Par Sabrina Mouloud

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