Comment ces multinationales échappent à l’impôt

Optimisation fiscale », ce doux euphémisme désigne des montages financiers complexes qui permettent à de grandes multinationales d’échapper à l’impôt. Avec un chiffre d’affaires estimé à 1,3 milliard d’euros en France, comment une entreprise comme Google peut-elle ne payer que 5 millions d’euros d’impôts ?

Comment échapper à l’impôt ?

Appuyés par des avocats fiscalistes rodés aux techniques d’optimisation fiscale, les grands groupes comme Apple, Amazon, Google, McDonald’s ou encore Total réussissent à échapper à l’impôt sur les sociétés. Ce qui passait pour de la complaisance envers les multinationales qui créent des emplois et dynamise l’économie, est devenu un scandale largement relayé par les médias. Ces groupes affirment en effet qu’ils ne réalisent aucun profit en France, le tout appuyé par des chiffres réels. Et pour cause, un client qui commande par exemple sur Google ou Amazon depuis la France se voit établir une facture par une entité située en Irlande ou au Luxembourg, où les profits sont moins taxés.

Le cas d’école de Starbucks

Votre café Starbucks vous coûte (encore) plus cher que vous ne le pensez. En établissant de nombreuses entités dans les pays les plus intéressants fiscalement, le géant américain a trouvé le bon filon. La filiale Starbucks Suisse installée en Lausanne achète sa matière première, le café, directement sur place. Les grains de café sont ensuite revendus aux magasins Starbucks européens, gonflés de 20%, menant ainsi les antennes de Paris et Londres à leurs pertes. L’argent est donc stocké par la Suisse, où le taux de taxation est moindre, tandis que les filiales ne faisant aucun bénéfice sont exonérées d’impôts sur les sociétés. C’est grâce à ce système que le géant américain peut prétendre ne faire aucun profit en France ou en Angleterre et donc n’y payer aucun impôt.

L’OCDE annonce la « fin de la récréation »

En octobre 2015, l’OCDE a dévoilé un plan de lutte contre l’optimisation fiscale des multinationales au chiffre d’affaires supérieur à 750 millions d’euros. Les gouvernements ont aussi décidé de prendre les choses en main : en 2016, McDonald’s se voit réclamer 300 millions d’euros par le fisc français, Google risque un redressement d’1,6 milliard d’euros, et Apple est sous le coup d’une enquête initiée par Bruxelles. De son côté, Amazon a décidé en 2015 de déclarer ses revenus en France, et donc d’y payer des impôts.

 

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