Le modèle allemand : Perspective générale

L’Allemagne se distingue très avantageusement sur l’échiquier mondial des économies innovantes et entrepreneuriales. Troisième économie, intervenante majeure dans la géographie industrielle planétaire, elle se différencie par un modèle de concertation et de complémentarité qui lui assure la flexibilité essentielle à innover et à poursuivre une gestion optimale de sa chaîne de valeur industrielle.

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Par le Pr Gilles Cloutier, consultant international et conseiller stratégique à l’Institut de management algéro-américain (IMAA)

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[dropcap]A[/dropcap]u chapitre entrepreneurial, l’écosystème allemand repose sur la priorisation des exportations.
Le bilan: 50 pourcent (50 %) du PNB est attribuable aux exportations, en comparaison avec les États-Unis, 14 %, le Japon, 15 % et le Royaume-Uni, 32 %.
L’emploi généré par les PME innovantes et exportatrices rejoint 70 % de la main-d’oeuvre.
Somme toute, les PME allemandes se qualifient dans la catégorie des joueurs planétaires (Global Players) et figure dans le peloton de tête international des start-up innovantes.

La réussite allemande prend sa source dans une tradition culturelle où la conjugaison des dispositifs géopolitiques, sociaux, éducatifs, industriels et de gouvernance privilégient le consensus, l’optimisation des ressources et la valorisation de l’initiative concertée.

En découlent les impératifs d’une planification rigoureuse et d’un pilotage harmonieux entre les parties prenantes.

Analyse stratégique

Une lecture simplifiée basée sur la matrice des forces, faiblesses, menaces et opportunités (FFMO/SWOT) permettra de rendre compte du diagnostic suivant:

Les forces :

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  • La formation de la main-d’oeuvre et des talents en général est subordonnée à la validation de compétences déterminées par l’industrie manufacturière. Ainsi, l’approche de l’alternance classeusine largement répandue.
  • L’innovation technologique et l’amélioration continue sont omniprésentes à toutes les étapes du déploiement de la chaîne de valeur industrielle.
  • La production des savoirs, leur diffusion ou leur traduction en savoir-faire technique accréditent l’implication des entreprises dans le financement de la recherche et leur engagement à intégrer ces innovations et améliorations dans leurs processus.
  • La concertation et la complémentarité des parties prenantes liées aux financements publics et privés, à la recherche fondamentale et appliquée, à la qualité de vie générale et à la commercialisation internationale consolident les prédicteurs de la réussite de l’écosystème innovant et entrepreneurial.
    A titre allégorique, tout se passe comme si, avant d’investir sur un joueur, on s’assurait que les retombées seront collectives.

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Les faiblesses :

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  • Plusieurs mesures législatives et réglementaires souvent trop rigides alourdissent le fardeau financier non productif des entreprises à une étape souvent critique de leur développement
  • Ces rigidités, notamment en matière d’insolvabilité, assombrissent le goût du risque et génèrent parfois des attitudes hostiles devant les initiateurs de nouveaux projets.

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Les opportunités :

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  • La valorisation de la culture et des réussites entrepreneuriales dans les médias et l’opinion publique conforterait une relève parfois hésitante.
  • Une telle attitude aurait sans doute pour effet d’attirer une main-d’oeuvre internationale qualifiée, de stimuler et d’attirer une nouvelle génération d’entrepreneurs. Les pressions concurrentielles pour des compétences internationales de haut niveau sont propices à l’assouplissement de mesures législatives en matière d’immigration des cerveaux et de personnel technique.
  • Le déficit en main-d’oeuvre qualifiée et de chercheurs est actuellement alarmant.

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Les menaces :

[tie_list type=”cons”]

  • Le ralentissement de la croissance en Chine pourrait avoir un impact sur les exportations allemandes.
  • L’instabilité dans la zone euro pourrait entraîner des conséquences imprévisibles sur la devise et se répercuter sur la production industrielle.

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