Le Manager, La Performance et la bonne gestion

Le décideur «n’est pas forcément un stratège»

Aujourd’hui, il apparait nettement que l’action managériale est au coeur des préoccupations de nos entreprises d’autant que celles-ci évoluent dans un environnement de plus en plus turbulent.

Un environnement marqué par les phénomènes économiques induits par la mondialisation ou la globalisation mais aussi par la nouvelle rhétorique entrepreneuriale dans laquelle s’entrechoquent les concepts et les idées liés au marketing, au management, à l’intelligence économique, à la culture d’entreprise… concourant tous à expliciter les changements qui s’imposent à nos entreprises, à leurs dirigeants et à leurs managers. Nous l’avons préfiguré dans notre précédant numéro, l’essentiel pour nous est de tenter d’apporter une contribution à la clarification de ces concepts et pour paraphraser Mr Bakhti Bélaid (voir édito du N°1) répondre au souhait «que notre revue devienne le porte-voix des patrons et managers des entreprises du pays ».

L’impératif, pour nos entreprises, peut se résumer donc au travers de deux termes : performance et bonne gestion. Deux termes qui conditionnent les méthodes de management et l’action managériale.

Les méthodes de management visent à rendre l’organisation plus efficace. Elles ont pour mission de produire des comportements responsables en vue d’une plus grande performance. Elles visent donc l’excellence au regard notamment de la concurrence, d’autant que l’entreprise n’évolue pas seule et en secret. Les méthodes de management ne laissent pas ou plutôt ne devraient pas laisser de place au doute et à l’incertitude : les effets attendus sont ceux qui devraient se produire. Sinon, pourrait-on dire, pourquoi ces bureaux de conseils qui, rappelons-le, prodiguent des formations autour des techniques managériales en vue de mobiliser les compétences individuelles et collectives dans l’esprit du management des hommes et dont l’objectif affiché est le changement des mentalités des gestionnaires ? Ce que vaudra l’entreprise correspondra à ce que valent ces managers. Parce que ce sont eux qui font l’entreprise, qui l’orientent vers le succès ou l’échec de la stratégie à mettre en oeuvre.

Ce sont eux qui expriment la vision future qui va guider la marche de l’entreprise. Et, enfin, parce que diriger c’est faire des choix. Les méthodes de management sont là pour aider ces choix. C’est cela le sens des formations en MBA (Master in Business Administration) qui consiste à prodiguer les outils nécessaires aux dirigeants, aux managers et à produire les meilleures idées de l’action managériale à mettre en oeuvre. C’est tout le sens de la quête de l’excellence.

Une action managériale clairement définie par le projet d’entreprise souhaité. L’action managériale consistera donc à orienter les activités et les comportements autour d’indicateurs significatifs (par référence à la performance visée) par rapport aux objectifs assignés et biens précisés. C’est tout le sens de la trame entre ce qu’est l’entreprise et ce qu’elle sera, à travers le nouveau management. Un management qui devra tenir compte alors des dimensions économique (rentabilité), sociale (implication des personnels), environnementale (développement durable) et sociétale (marchés et éthique) de l’entreprise.

L’action managériale est cet acte d’appropriation du changement attendu, qui passe par la responsabilisation des dirigeants d’entreprise, l’adéquation compétence/ressources, les méthodes de travail à revisiter en permanence et l’optimisation des circuits d’information. Plus prosaïquement, elle ne serait qu’une question de bon sens qui consiste à faire faire un travail par celui qui en a la capacité.

Le manager, c’est alors celui qui peut se prévaloir d’un savoir faire avéré et qui serait capable d’intégrer au sein de toute l’équipe, la dynamique de l’entreprise ou la culture d’entreprise. Parce qu’un décideur «n’est pas forcément un stratège» (Mc Kinsey).

A propos du Management

Le management, une discipline inscrite dans les nouveaux cursus de formation des cadres algériens soucieux du devenir de leur entreprise. Il permettrait, par la mise en oeuvre de méthodes et d’outils, de conduire une entreprise vers ses objectifs.

La finalité du management est donc de produire des résultats professionnels susceptibles de développer les performances de l’entreprise. En remontant le cours de l’histoire de l’humanité, le besoin de réaliser ensemble s’est fait ressentir dés lors que l’on avait découvert l’intérêt à gagner plus et mieux en réalisant à plusieurs plutôt qu’individuellement. Il s’est toujours agi de ménager le temps comme il fallait savoir ménager les hommes entre eux.

Ainsi, le processus du management découle des résultats recherchés à partir des problèmes qui se posent à l’entreprise dans la rencontre entre les hommes, leurs aspirations et leurs activités, en vue de la meilleure efficacité recherchée. C’est donc un ensemble de méthodes d’organisation pour un meilleur ajustement entre les hommes et les buts recherchés. Mais des méthodes qui posent souvent le problème de l’exercice du pouvoir au sein des entreprises. (C’est tout le problème rencontré dans la gestion des ressources humaines que nous aborderons ultérieurement).

Tous les ouvrages qui traitent du sujet ramènent, en effet, les principes de l’activité de management au cycle managérial : Planifier (fixer des objectifs), Organiser (répartir les taches, préciser les compétences et établir des procédures), Diriger (prendre des décisions, motiver et former) et Contrôler (mesurer les résultats, comparer avec les objectifs).

Le management serait donc une façon de gérer, de diriger rationnellement une organisation, d’ordonner et de coordonner ses activités, de fixer des buts et des objectifs, de bâtir des méthodes, des plans à court et long termes en mobilisant les ressources de l’entreprise et en anticipant l’évolution de son environnement.
Développer les compétences managériales c’est donc investir dans le futur. Le développement des compétences managériales visera alors à impacter les pratiques aux situations professionnelles. En ce sens, l’action de management s’inscrit dans la perspective de maîtrise de l’environnement interne et externe de l’entreprise. On ne décide pas de faire du «management», ce sont les conditions spécifiques du changement de mode de gestion qui l’objectivent et l’imposent. Sinon, la routine et la régression continueront de sévir.

Mais le changement de postures managériales ou de comportement des managers ne saurait s’accommoder de simples intentions mêmes des plus prometteuses ou généreuses, parce qu’il sous-tend, in fine, un modèle entreprenarial. L’emploi du terme manager révèle une connotation assez significative ; il s’applique aux activités de ceux qui exercent des responsabilités d’orientation et de pilotage des activités de l’entreprise.

Il est l’incarnation d’une position nouvelle dans l’entreprise, qui doit plus s’occuper de la connaissance des autres et de ce qui les motive que de la valorisation de ses propres connaissances professionnelles.

Il est plus celui qui est que celui qui fait. Sa responsabilité est de conduire le changement. C’est cela le saut managérial attendu des dirigeants au sein de nos entreprises : savoir être plutôt que de savoir faire. Mais savoir être avec les autres et non contre.

Par Redouane Mohammedi  

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