La maison «Tout O Miel» en pionnière

Une nouvelle génération de confiseurs algériens est née

Créée en juillet 2011 et n’ayant donc pas encore bouclé sa première année, la petite entreprise familiale, que dirige Taleb Malek, a cela de particulier qu’elle semble avoir trouvé le moyen de s’imposer dans un environnement où le produit «made in ailleurs», très prisé pour divers motifs, s’écoule ou trouve plus facilement preneur que le produit local.
En créant avec son épouse la maison «Tout O Miel» Taleb Malek à la signification toute symbolique, ambitionne de marquer sa présence en introduisant dans l’esprit de ses compatriotes le concept des « produits du terroir.»

Et c’est presque naturellement que cet enfant de Béni-Douala s’est « investi» dans le miel naturel
« Nous sommes apiculteurs depuis quatre générations. Jusque là on récoltait du miel destiné à la vente en l’état. Il y a plus de deux ans l’idée de faire des produits à base de miel à germé. Une idée que mon épouse et moi avons longtemps cogité avant de nous lancer dans l’aventure» nous confie notamment ce jeune entrepreneur que nous avons rencontré la fin du mois dernier dans son magasin sis à Hydra.

Une sorte d’épicerie fine où toute une gamme de produits fabriqués à base de miel, soigneusement emballée, est proposée aux clients.
Cela va des biscuits à la vinaigrette à l’huile d’olive et au miel naturel. Des produits que Taleb Malek nous présentera un à un, non sans une réelle fierté. D’autant que certains produits emballés et présentés dans de petits paniers en «halfa», des petites corbeilles en osiers ou des contenants en bois commandés à des artisans de sa région, aiguisent la curiosité et ne laissent pas indifférent. Fierté et envie de réussir mais impossible de parler avec notre interlocuteur de coût, de prix de revient, de matière première, de difficultés ou de facilités rencontrés durant la concrétisation d’une entreprise tenant la route. En passe de réussir.
«Tout a un coût et rien n’est évident ou facile quand on se lance dans un tel projet. Encore moins quand on vise d’emblée la qualité en commercialisant un produit noble. Notre magasin est à Hydra à Alger, alors que notre laboratoire est à Tizi Ouzou. C’est un choix ! Et il a un prix » commente le co-fondateur de la maison «Tout O Miel» qui regrette que pour le contrôle de la qualité des miels qu’il utilise pour la fabrication de ses confiseries, confitures, gâteaux et autres friandises, il doit pour ce faire et à chaque fois prendre des échantillons en France.
«Ultime recours après moult mésaventures avec l’institut de Baba Ali», s’explique-t-il, en argumentant que « les délais sont très longs, et dans notre profession, le moindre retard à un coût.»
Taleb Malek, qui a apparemment plus d’un tour dans son sac et qui fait sienne la sainte maxime que « rien ne se perd…» en fabriquant des bougies à base de cire d’abeille, regrette également le fait qu’il n y pas de code spécifique pour les épiceries dites fines ou de produits du terroir.
« A chaque fois que nous envisageons de commercialiser un nouveau produit, on doit ajouter un code au registre de commerce.. » Une démarche qui ne semble pas décourager le patron de la maison, qui reste convaincu que les différentes régions d’Algérie regorgent de produits locaux que l’on peut transformer ou utiliser comme matière première ou secondaire dans la confection de produits que l’on peut aisément « labelliser » avec une valeur ajoutée reposant sur la qualité, sans conservateurs , sans arômes artificiels , sans colorants .
« Imaginez le nombre de postes d’emploi que l’on peut créer en favorisant la création de petites entreprises telle que la notre » Conclut Taleb Samir dont l’entreprise emploie une dizaine de personnes. Ce qui n’est pas rien même s’ils sont tous membres de sa famille.

Par Kamélia Hamadèche

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