La céramique artisanale : Un secteur d’activité émergent


« Céramique Dechicha », Un exemple

«Céramique Dechicha» est le nom de la boutique qui se situe à Hussein-Dey (Alger) et où l’on trouve une variété prodigieuse d’objets en céramique. Cette variété reflète admirablement l’expérience et le savoir-faire de l’artiste-céramiste Ali DECHICHA.

Cet atelier a été créé en 1990 par M. Dechicha qui est un autodidacte accompli puisqu’il avoue n’avoir reçu aucune formation en la matière.
Au départ, M. Dechicha était porté sur le dessin, ce qui lui facilitera énormément les choses quand il entreprendra son auto-initiation à l’art de la céramique, le dessin étant à la base même de la céramique.

Un art qui vous saisit à peine le seuil du magasin franchi. Des pièces plus belles les unes que les autres trônent sur des socles et présentoirs. Cette entreprise artisanale se distingue par la diversité des pièces et la finesse du travail.

Dans l’arrière-boutique se trouve l’atelier ainsi que tout le matériel et les matériaux nécessaires à son activité.

Son environnement l’artiste céramiste nous le raconte alors qu’il organise à notre intention une petite visite guidée de son atelier et nous explique les différentes étapes de fabrication des différentes pièces : «Une fois que la pâte est prête, je la place dans le tour qui permet de donner forme à l’argile. La deuxième étape est la cuisson de l’objet dans le four, cuisson qui dure huit heures à une température qui s’élève jusqu’à 1 200 degrés. Après cela, il faut attendre trois jours pour que la pièce sèche complètement. Vient ensuite la décoration de l’oeuvre.» Et de préciser que le travail qu’il fait nécessite beaucoup de concentration, de temps et de patience ».

Même s’il soutient que dans la vie rien n’est aisé, que chaque entreprise rencontre dans son fonctionnement quotidien des difficultés, le plus gros handicap pour ce céramiste passionné était, au départ, l’indisponibilité des matériaux de base avec lesquels il travaille Il a même failli renoncer.

« L’argile blanche et les colorants céramiques étaient introuvables sur le marché, je les ramenais moi-même d’Espagne avec toutes les contraintes que cela suppose. Aujourd’hui, le problème est résolu, on s’approvisionne localement, à Birkhadem, en ce qui me concerne. Aujourd’hui c’est d’autres soucis que je rencontre ».

Une difficulté est aplanie, une autre surgit. Une situation qui, au lieu de le décourager, le stimule. Dans le sens où il a peiné pour réaliser chacune de ses pièces.
Et celle dont il est le plus fier pour moult raisons c’est le lampadaire-aquarium, une performance artistique très originale.

Cet artiste compte plus d’une récompense à son palmarès.
Il a participé trois fois au concours international Lépine et a remporté trois médailles d’argent et également une médaille d’or au concours Eureka. Il a aussi exposé à plusieurs reprises au palais de la Culture à Alger.

La commercialisation de ses produits est caractérisée par la vente directe. Elle reste limitée au niveau national même si notre artiste gagnerait à être connu au moins sur le plan régional (maghrébin et arabe).

Comme de nombreux autres céramistes, notre interlocuteur rêve de pouvoir exporter ses oeuvres.

« Certaines sociétés font appel à moi pour leur cadeaux de fin d’année où autres, mais cela reste très insuffisant ».

Par Latifa Abada   

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