IMO 213 : L’intervention des bureaux d’affaires ajoute à la confusion

Le marché de l’immobilier, M. Sofiane Ouhab, manager d’IMO 213, une boite de communication spécialisée dans l’immobilier, commence à bien le connaitre et fait de sorte, à travers les solutions qu’il propose, de faciliter la collecte d’informations qui aiderait à voir clair dans un marché où presque tout se fait dans l’opacité.
D’où l’absence d’instruments pour mesurer l’indice de prix.

[dropcap]C’[/dropcap]est clair qu’il n’y a pas d’instruments pour fixer les prix, c’est évident qu’il y a une anarchie dans le marché de l’immobilier en général et de l’entreprise en particulier.
C’est d’ailleurs ce qui ressort des études que notre agence « Les Pins Immobilier » a réalisé pour le compte de clients grands comptes.
Il n’y a pas de baromètre préétabli mais, en faisant des études spécifiques pour des grands comptes, on arrive à faire sortir des tendances.
Ce qui ressort, c’est que dans l’immobilier d’entreprise, on constate qu’il a un manque évident de l’immobilier de bureaux.
(voir étude pages 26/27/28)

« On sait que l’immobilier de bureaux n’est pas aux normes internationales exigées par les multinationales, on le sait parce qu’on travaille avec des leaders du multi segments qui nous demandent, à chaque fois, de fournir des études qui tiennent compte de nombreux paramètres. Si vous décidez de monter une entreprise de 50 employés, vous allez louer une villa qui n’est pas dans les normes, énergétiques notamment, issues de secours ?. »

Notre interlocuteur, dessinateur projeteur de formation, a découvert l’immobilier par hasard. En évoluant dans le métier dans une agence immobilière, il comprend qu’il y a des choses à faire et décide de monter sa propre affaire en créant «Les Pins Immobilier» en 2000, puis «IMO 213» en 2012.

« Nous avons commencé par suivre le marché de l’immobilier classique avec l’offre et la demande, la vente et la location, puis nous nous sommes rendus compte qu’il y avait beaucoup de difficultés dans le métier qui se faisait de manière archaïque. J’ai éprouvé le besoin de me spécialiser parce que le manque à gagner était évident dans l’anarchie qui caractérise l’activité ».
Il se trouve confronté à l’anarchie dans ses deux aspects, l’aspect professionnel et l’aspect clientèle.

« On a tendance à dire que les professionnels de l’immobilier travaillent dans l’anarchie, que c’est une activité qui n’est pas réglementée, ce n’est pas tout à fait faux. Reste qu’avec le cahier de charges, la profession s’organise et il y a une volonté réelle de se mettre à niveau », fait remarquer Sofiane Ouhab qui souligne que le client n’a pas la culture de l’agence immobilière.

« Il pense qu’en évitant les frais de l’agence immobilière, il fait des économies alors qu’il participe à la spéculation, n’importe qui peut vendre, dans café, un bien qui coûte jusqu’à 50 millions de dinars », regrette notre interlocuteur qui rappelle qu’une agence immobilière vend un service mais aussi l’information.

L’information, le talent d’Achille d’une profession où circulent des milliards et qui continue à fonctionner de façon empirique pour ne pas dire archaïque.

« C’est ce qui nous a amenés à réfléchir et à créer des solutions informatiques pour que bon nombre de personnes de la corporation rattrapent le retard. Nous avons proposé notre solution, lancée en 2012, qui ne coûte pas très cher, quelque 150 agences travaillent avec aujourd’hui, il y a des professionnels qui travaillent avec des outils modernes, des solutions informatiques », confie Sofiane Ouahab qui regrette que la fédération nationale des agences immobilières ne joue pas le rôle qui est le sien.

« Nous les avons contactées, proposé notre portail, notre solution informatique et notre application mobile, la seule en Algérie. On leur a dit : regroupons nous sur le portail, informons les professionnels qu’il y a une solution professionnelle et un portail avec les dernières technologies et laissons les décider de s’équiper et rejoindre ou pas le portail. Nous n’avons eu aucune réponse ».

Cette même démarche sera faite en direction de bureaux locaux de la FNAI dont celui de Béjaïa qui offrira aux techniciens de IMO 213 de présenter cette solution qui permet de gérer les activités commerciales et de communication.

L’idée étant de structurer une profession qui connait une concurrence déloyale des courtiers et autres «samasri» qui travaillent dans les cafés et dans les réseaux sociaux et qui recourent aux façades et autres poteaux électriques pour afficher les offres de vente de terrains notamment.

Mais pas que, puisque les bureaux d’affaires qui n’ont plus droit de faire des transactions immobilières, l’activité étant réglementée, continuent à le faire.
« Le client passe une transaction immobilière, il donne son bien, croyant qu’il a à faire à un professionnel », précise le manager qui regrette que les professionnels ne se donnent pas les moyens de recourir à la communication pour changer l’image d’une profession qui n’a pas toujours bonne réputation.
La démarche frileuse ou archaïque des agences qui n’ont aucune politique de communication en dehors des sites qui sont souvent statiques, qui ouvrent boutique et attendent le client y est pour beaucoup.

« Les agences sont en attente, elles n’ont pas trouvé de supports qui les accompagnent sérieusement, le concept des sites généralistes et une foire où l’on trouve de tout, notre solution IMO 213 est spécialisée pour les professionnels de l’immobilier, près d’une centaine nous a rejoint, le reste est éparpillé dans les portails généralistes où on trouve n’importe qui et n’importe quoi », dira Sofaine Ouahab pour conclure l’entretien qu’il nous accordé pour les besoins de cet article.

Par   Sarah Chabi

Les commentaires sont fermés.