Atmani Fatima Zohra : Une couturière au parcours étoffé

Elle est présente partout ! A chaque fois qu’elle en a l’occasion et les moyens, elle participe aux concours nationaux et internationaux . Son métier, elle le vit comme une bénédiction et fait en sorte de transmettre sa passion et son savoir à tous ceux qui l’approchent et qui travaillent avec elle.
Cette dame, oroginaire de Sedrata dans la wilya de Souk Ahras , s’est déménée comme personne pour pouvoir créer une petite entreprise afin d’en vivre et par la même occasion faire vivre une dizaine de familles.

Elle ? C’est Atmani Fatima Zohra. Une styliste modéliste qui ne s’est pas contenté de travailler à la maison comme de nombreuses femmes, par choix ou faute de mieux.

En devenant propriétaire d’un atelier de couture situé dans la rue Victor Hugo (Alger), avec tout ce que cela comporte comme charges et tracasseries , la couturière, qui nous reçoit en cette fin octobre dans ses locaux, nous raconte comment il y a trois ans elle a décidé de se lancer dans la création d’une petite entreprise , même si, pour elle , cela a été un véritable parcours du combatant.

N’ayant pas pu décrocher un crédit CNAC où Angem, elle décide de s’installer par ses propres moyens.
Et, nous confie- t-elle, « c’est le fonds qui manquait le plus » .
Sa passion a eu raison des difficulté financières.

En 2009, l’entreprise est née et ,mine de rien, comme elle l’avait souhaité , cette femme qui tient à rappeler qu’elle est issue d’une famille de couturiers , « incruste » le tissu économique local.

« Pari gagné pour moi , j’appartiens à une famille de couturiers ; j’ai grandi entourée d’étoffes, mon grand- père était un grand couturier à Sedrata ; on l’appelait Mohamed El-Khayat, et c’est à lui que je dois mon initiation. »

En laissant libre cours à sa passion , l’entreprise d’habits tradidtionnels que dirige Atmani Fatima Zohra s’épannouit chaque jour un peu plus . Il faut dire aussi qu’elle n’a pas lésiné sur les moyens .

Après avoir obtenu le local, elle le dote de machines à coudre et toutes sortes d’équipements nécessaires à l’exercice de son métier de couturière. De sa passion.
Son personnel formé de femmes et d’un jeune homme originaire de Cote d’Ivoire est issu d’école de formation professionnelle ; « les élèves que je reçois ont beaucoup de lacunes surtout sur le plan pratique et je dois les former avant d’attribuer à chacun une tache. J’avoue aussi que je me consacre surtout à ceux qui montrent des dispositions parce que passionnés ».

L’Atelier permet à notre interlocutrice de répondre à de nombreuses commandes de clientes. Mais pas que, puisque la styliste a ouvert par la suite une boutique où elle expose ses modèles, essentiellement traditionnels qu’elle a découvert à l’âge de 12 ans.

« A cet âge- là, je savais déjà ce que j’allais faire, que j’allais entamer une carrière dans la couture, créer une entreprise et, pourquoi pas, intégrer le monde de la haute couture. »

Sa décision étant prise, Atmani Fatima Zohra consolide ses connaissances en intégrant l’école de formation professionnelle du Télémly à Alger ou elle apprend la couture et la peinture sur soie.

Elle a 19 ans quand elle se met à créer ; ses premières clientes elle les trouve dans son entourage. La fille de Sedrata se met à la « Chbika », une spécialité typiquement algéroise. Tout un art !

Le long parcours de cette dame au talent affirmé lui a permis d’acquérir de nombreuses techniques ; la broderie africaine, la chaara, le perlage et une en particulier qui est sa spécialité « la Fetla, une broderie au fil d’or faite sur du velours ».

L’art de la fibre n’a plus de secret pour madame Atmani qui aujourd’hui transmet son savoir-faire théorique et technique aux petites mains qui travaillent dans son atelier afin d’être accessible à la clientèle toujours grandissante.

Dans son atelier, le processus d’élaboration d’un modèle passe par plusieurs mains avant d’être achevé.

Pour faire connaitre ses créations, madame Atmani a organisé de nombreux défilés, le plus récent en juillet 2012 à l’hôtel Hilton.
Elle a aussi participé à l’exposition organisée pas l’Agence nationale de l’artisanat traditionnel l’ANART au Cercle de l’Armée.

Lors de notre visite, la modéliste travaillait sur une collection qu’elle présentera pour sa participation à la caravane El-djazair en Tchéquie.

Par Latifa Abada

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